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(Diaporama) Retour d'expérience sur un lycée HQE près de Lyon

Publié le 09 septembre 2010

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Implanté à Saint-Bel (69) près de Lyon, le lycée Germaine Tillion aux normes HQE est un projet "urbain" édifié dans un paysage rural. Son architecte Michel Maurice (Atelier Arche) nous en livre un premier retour d'expérience au terme d'un an de fonctionnement à plein régime.
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Batiweb.com : Comment êtes-vous parvenus à atteindre le niveau HQE ?

Michel Maurice : Par un travail sur l'éclairage naturel, les matériaux... la santé et le confort étant déjà inscrits au programme. Une chaufferie bois est censée couvrir 80% des besoins énergétiques. La première année nous n'avons atteint que 45% mais la seconde année nous sommes monté à 75%. On se rapproche donc de l'objectif. Il nous faut maintenant trouver un combustible moins humide pour améliorer encore la rentabilité de la chaufferie. Pour l'eau chaude sanitaire, principalement utilisée pour le réfectoire, 60% des besoins sont couverts par 53 m2 de capteurs solaires thermiques. Pour éviter la surchauffe de ces derniers, nous allons les bâcher durant les mois les plus chauds, juillet et août, qui sont aussi les mois où le lycée n'est pas occupé.

Comment avez-vous traité l'insertion dans le tissu urbain et paysagé ?

Le projet est implanté sur un site exceptionnel dans sa géographie, qui a infléchi les choix architecturaux. Sur un horizon collinaire remarquable, nous avons voulu une entrée et une séquence préau dans la continuité du site. La pente de 5% fait partie de l'identité de celui-ci, il ne fallait pas la massacrer. Nous avons donc placé la construction en majeure partie sur la ligne haute du site. Ainsi il n'y a pas de terrassement et le projet n'est pas inscrit dans la pente. C'est un bâtiment étendu dans un cadre rural, avec un corps principal complètement à l'horizontale et deux ailes d'enseignement qui lui sont perpendiculaires.

Votre projet comporte une douve. Comment se déploie-t-elle ?

Il y avait sur place une mare, à cheval sur deux terrains. Assécher le site nous posait problème. C'est pourquoi une douve accompagne la façade d'entrée du lycée. C'est une douve en argile comptant 2.500 plantes, et alimentée par la récupération des eaux de pluie. Nous avons ainsi voulu reconstruire de la médiation, de la proximité avec les étudiants, dans une perspective pédagogique, qui est la fonction même d'un tel établissement. Le pré que nous avons dessiné répond au même objectif. De même que la mixed-border : une bande de 4.500 plantes vivaces et aromatiques. Sur l'aspect paysagé nous avons travaillé avec le paysagiste lyonnais Pierre Pionchon.

Quel rapport le lycée entretient-il avec les constructions qui l'entourent ?

Il y a autour du lycée un boulodrome, un gymnase, une piscine... car il y avait du foncier disponible. L'accès au lycée devait se faire dans la linéarité, dans une certaine frontalité urbaine. C'est pourquoi le front du bâtiment contient des parties construites et d'autres non construites.

Ce bâtiment a également été conçu avec l'idée de modularité, d'évolutivité...

Oui car il se passe généralement beaucoup de temps entre la mise au point des programmes et leur application. Il fallait donc pouvoir anticiper de possibles évolutions. C'est pourquoi les structures bétons et les escaliers permettent le recloisonnement le plus total. C'est à dire que si l'on retire les cloisons, on obtient un grand plateau, un open space sans escaliers de secours ni installations techniques, que nous avons relayés aux extrémités.

Dans la pente une "serpentine" résout la question de l'accessibilité

En effet c'est toujours un point délicat surtout sur un projet de 10.000 m2. Il n'y a en tout et pour tout que deux ascenseurs. Le premier bâtiment est comme je l'ai dit posé à l'horizontale. Les deux ailes qui lui sont perpendiculaires sont situées au même niveau car elles reposent sur un socle abritant les équipements techniques. Il fallait prévoir une voie pour que les étudiants rejoignent les équipements sportifs (hors programme) à proximité. Hors la pente est de 5%, ce qui ne permet pas l'accès aux personnes à mobilité réduite. Nous avons donc opté pour un chemin qui serpente, que nous appelons une "serpentine", permettant de réduire la pente à 4%.

Propos recueillis par Laurent Perrin


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