Congrès Smart Energies : fort développement des renouvelables en 2017, malgré certaines inégalités
Entre autres, l’experte avait révélé que les investissements dans les énergies propres avaient augmenté de 2,2% en 2017, après une forte baisse l’année précédente. Ils ont ainsi atteint 279,8 milliards de dollars à l’échelle mondiale. « Un bon signe », pour Rana Adib, « car le coût des énergies a continué à baisser ».
Pour autant, la croissance dans les renouvelables est particulièrement inégale. Selon REN21, la progression du secteur a surtout profité à la production d’électricité. En effet, le rapport indique que 70% des nouvelles capacités mises en place l’année dernière étaient à base d’énergies renouvelables, soit 178 gigawatts installés dans le monde. Il s’agit, d’après le document, de « la plus forte augmentation (…) de l’histoire moderne ».
« Retard considérable » pour la chaleur et les transports
En revanche, la tendance est nettement moins dynamique du côté d’autres marchés. Entre autres, « la chaleur et le secteur des transports restent un challenge considérable », selon Rana Adib. Le rapport fait ainsi état de « peu de changement » sur le segment de la chaleur et du froid, les renouvelables étant toujours à l’origine de près de 10% de la production (contre 25% pour l’électricité, entre autres).Les transports sont également très en retard, avec une dépendance aux énergies fossiles à hauteur de 96%, dont 92% pour le pétrole. Sans surprise, les biocarburants n’ont permis de couvrir que 2,8% des besoins mondiaux, devant l’électricité verte (1% seulement).
« Ces chiffres mettent en évidence la focalisation sur l’électricité », note Rana Adib. « Les mentalités doivent changer, et il faut que les entreprises mettent en place une approche de services énergétiques. Une société comme Engie en France, ou ENEL en Italie, l’ont bien compris, intégrant pleinement cette logique dans leur stratégie d’entreprise ».
De l’importance d’agir rapidement
Le rapport du réseau d’experts rappelle pourtant que la transition énergétique est primordiale pour limiter le réchauffement climatique à 2°C. Il convient néanmoins, pour ce faire, de redoubler d’efforts à l’échelle mondiale… ce qui semble loin d’être le cas : seulement 48 pays auraient adopté des objectifs nationaux de verdissement des secteurs de la chaleur et des transports, et 146 pour l’électricité.Selon REN21, le déploiement des EnR n’est toujours « pas assez rapide pour couvrir l’augmentation de la demande d’énergie ». Rana Adib se veut somme toute optimiste. En effet, si la Chine reste le pays le plus dynamique au regard des nouvelles installations, devant les Etats-Unis, le Japon, l’Inde et l’Allemagne, « de nombreux pays en développement apparaissent ».
Autant de données qu’il est possible de retrouver au congrès Smart Energies Paris 2018, qui se déroule ces 5 et 6 juin à La Défense.
La France loin d’être exemplaire L’engouement Français pour les énergies renouvelables, qui s’était fait largement ressentir après la COP21, semble désormais bien loin ! Rana Adib révèle en effet que l’hexagone « ne fait partie du top 3 dans aucune des activités ». « Mais la France avance bien dans les domaines des réseaux de chaleur », nuance la secrétaire générale de REN21. Le pays atteint péniblement la 8ème place du classement en termes de puissance installée photovoltaïque en 2017, et la 7ème place pour l’éolien. Rana Adib souligne néanmoins la forte implication des territoires, qui n’hésitent plus à solliciter les citoyens pour faire émerger de nouvelles réflexions. |
F.C (avec AFP)
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