Chauffage à 19°C : une consigne atteignable ? (sondage)
On le sait : le gouvernement a préconisé dans son plan de sobriété énergétique que les foyers limitent le chauffage à 19°C. Consigne visant à faire des économies d’énergies et ainsi prémunir la France, contre la crise énergétique actuelle.
Toutefois, compte tenu des habitudes des Français en termes de température l’hiver dernier : peut-on estimer ces derniers capables à respecter cette limitation thermique ? C’est tout l’objet d’une étude menée par la start-up Homeys, révélée ce lundi 14 novembre.
Une majorité des immeubles équipés d’un chauffage collectif se chauffent entre 19 et 21°C
Spécialisée dans la collecte, l’accès et l’analyse de données énergétiques du bâtiments (maisons, immeubles, appartements) pour les professionnels, l’entreprise s’est particulièrement penchée sur la moyenne des températures dans les immeubles équipés de chauffage collectif (29 % des immeubles en France), l’hiver dernier.
Conclusion de l’étude : « (…) les Français ont de gros efforts à faire pour parvenir à réduire leur consommation énergétique ». Pour preuve : la température moyenne de chauffage sur le panel constatée durant l’hiver 2021 par Homeys est de 21,14°C, « soit plus de 2°C au-dessus des préconisations actuelles du gouvernement ».
Dans le détail, 35,7 % des immeubles se chauffaient à une température d’entre 19 et 21°C, contre 27,4 % réglés à entre 21 et 22°C ainsi que 32,1 % à plus de 22°C. Nous sommes encore loin de la limite des 19°C fixé par le gouvernement. D’autant qu’on relève dans l’étude Homeys que 53 % des bâtiment - donc plus de la moitié - n’étaient pas équilibrés thermiquement sur la période évoquée, avec un écart de plus de 2°C entre le logement le plus chaud et celui le plus froid.
Du côté des équipements qui sont censés réduire les consommations énergétiques des ménages, seulement 5,8 % des immeubles étaient équipés d’un réduit, installés afin de diminuer la consommation et la température des systèmes de chauffage, durant la nuit.
Ce qui nous amène à nous interroger sur la place de la rénovation énergétique dans la réduction des consommations. Le changement d’installation de chauffage est-il l’unique axe ? Surtout quand les « petits gestes » sont largement préférés aux rénovations globales par les copropriétaires, d’après une étude de l’IFOP pour Rénovons collectif.
Pourtant, la rénovation globale et performante est largement encouragée par les professionnels depuis le déclenchement de la rénovation énergétique, sur fond de guerre en Ukraine.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock