Anticiper l'après RE2020 : le Plan Bâtiment Durable propose un label
Repoussée à l'été 2021 suite à la crise du Covid-19, la RE2020 n'en fait pas moins toujours autant parler d'elle. Son report devrait notamment permettre de poursuivre la phase de concertations avant une entrée en vigueur définitive. Le groupe de travail prospectif « Réflexion Bâtiment Responsable » (RBR) 2020-2050, lancé en 2012 dans le cadre du Plan Bâtiment Durable, a de son côté publié ce mercredi 16 septembre une note anticipant l'après RE2020.
Philippe Pelletier, le président du Plan Bâtiment Durable a en effet demandé à Jean-Christophe Visier (CSTB-Ademe) et Christian Cléret (consultant) de poursuivre les recherches en intégrant une nouvelle dimension territoriale plus large, à l'échelle du quartier ou de la ville.
La vingtaine de contributeurs, parmi lesquels se trouvent Anne-Lise Deloron ou Alain Maugard (Qualibat), proposent notamment la création d'un label encore plus ambitieux que la future RE2020.
Aller plus loin que la RE2020
Ce label, porté par l'Etat, devrait être accessible à de nombreux acteurs sur la base du volontariat, et valorisé par des incitations financières. Il prendrait en compte des éléments jugés pertinents, mais « pas encore assez murs » pour être rendus obligatoires dès la RE2020. Il devrait également permettre d'expérimenter de nouvelles approches plus ambitieuses en termes de performances des bâtiments.
Selon le groupe de travail, il devrait englober de manière simultanée différents objectifs en termes de neutralité carbone, d'économie circulaire, de santé et de confort des usagers, de rapport à la nature et à l'artificialisation des sols, et anticiper les besoins de demain.
Pour les contributeurs, ce nouveau label devrait non seulement être attribué dans le cadre de constructions neuves, mais aussi de rénovations. « La rédaction d'un référentiel commun aux bâtiments neufs et rénovés peut être menée en quelques mois, rendant celui-ci disponible au moment de l'entrée en vigueur de la RE2020 », estiment-ils.
Le groupe de travail insiste également sur l'importance de penser le bâtiment dans son territoire : « Le label devrait devenir un outil mobilisable par les acteurs territoriaux. Il pourrait être une zone permettant de faciliter ces expérimentations collectives et de sortir des silos existants entre différents acteurs et dispositifs (…) En s'appuyant sur l'expérience d'Effinergie avec les collectivités, cette approche pourrait être mise en œuvre dès la sortie de la RE2020, au moins sur le thème de l'énergie positive », poursuit-il.
Réaliser des calculs une fois le bâtiment réalisé
Autre point important : la nécessité de délivrer le label en calculant les performances énergétiques une fois le bâtiment réalisé, plutôt que par calcul anticipé : « Réglementation et labels se sont jusqu'alors appuyés sur des évaluations par le calcul des performances énergétiques. Ceci a conduit à des doutes ou incertitudes parfois importants sur les performances effectivement atteintes », déplorent en effet les rédacteurs. Alors que la RT2012 avait fait finalement imposé la mesure de perméabilité à l'air, les contributeurs souhaiteraient aller plus loin en imposant la vérification des installations de ventilation.
Enfin, ils appellent à intégrer l'hybridation des usages des bâtiments pour « compléter l'approche au m2 par usage (….) pour faire émerger des métriques hybrides intégrants ces mutualisations ».
Les acteurs intéressés par ces questions ont jusqu'au 5 octobre pour émettre leur avis et apporter leur contributions concernant ce premier texte (à retrouver ici), en écrivant à l'adresse suivante : planbatimentdurable@gmail.com
C.L.
Photo de une : Adobe Stock