57 % des particuliers ne se sentent pas suffisamment informés sur les aides à la rénovation énergétique
Dans un premier temps interrogés sur la « rénovation énergétique performante », 81 % des professionnels du bâtiment se sont déclarés familiers du concept. Parallèlement, 86 % des particuliers estimaient ne pas bien connaître la définition.
Former les professionnels pour informer les particuliers
On en déduit ainsi une nécessaire information des professionnels vers les particuliers. Ces professionnels pouvant eux-mêmes être aidés par le programme OSCAR, visant à les former aux aides à la rénovation énergétique. À ce jour, seuls 8 % des professionnels ont déclaré y avoir déjà eu recours, et 39 % ne pas connaître le programme mais être intéressés.
Les résultats de l’enquête montrent par ailleurs que près de 66 % des professionnels s’estiment déjà capables d’informer leurs clients sur les différents programmes d’aides à la rénovation énergétique, tels que MaPrimeRénov’ ou les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE).
Réponses des professionnels du bâtiment à la question « Vous considérez-vous suffisamment formé et informé pour expliquer à vos clients et prospects les différents programmes d’aides à la rénovation énergétique ? ». Source : enquête Batiweb / CCCA-BTP
Mais, paradoxalement, plus de la moitié (57 %) des particuliers ne se sentent pas suffisamment informés concernant ces aides auxquelles ils pourraient prétendre. Autre fait notable : 78 % d’entre eux déclarent ne pas connaître « MonAccompagnateurRénov’ », qui deviendra pourtant un acteur obligatoire pour pouvoir bénéficier de l’aide MaPrimeRénov’ « rénovation globale » à partir du 1er janvier 2024.
Source : enquête Batiweb / CCCA-BTP
Les hausses de prix, un sujet impactant les particuliers comme les professionnels
Dans les résultats de l’enquête, 58 % des professionnels ont déclaré intervenir en moyenne sur 1 ou 2 champs de travaux sur un même chantier de rénovation énergétique.
Parmi les principaux freins qui expliquent pourquoi ces professionnels n’interviennent pas sur davantage de champs : le budget du client, qui arrive en première position avec 42 %, suivi par la spécialisation et l’expertise de l’entreprise (35 %), puis les compétences des compagnons (19 %).
Dans un contexte d’inflation, trouver le meilleur équilibre entre la performance et le tarif est en effet le premier critère recherché par les particuliers. Les professionnels indiquent également avoir fait évoluer les choix de leurs clients ou prospects vers un meilleur équilibre entre performance et tarif (pour 33 %), des actes bénéficiant le plus d’aides (pour 29 %), ou la rénovation la moins coûteuse (26 %).
Il faut dire que 87 % des particuliers ont subi les hausses des prix de l’énergie sur leurs factures, ce qui peut expliquer cette volonté de faire baisser ces coûts.
Interrogés sur les évènements climatiques extrêmes de cet été en France et à l’étranger, 79 % des particuliers ont jugé le contexte « plutôt préoccupant » ou « très préoccupant ». 83 % ont également indiqué que ces évènements les incitaient à réduire les consommations énergétiques de leur logement (climatisation, chauffage…).
Parmi les propriétaires ayant réalisé des travaux de rénovation énergétique au cours des 3 dernières années, 20 % ont isolé leur toiture, 18 % ont changé les menuiseries, et 14 % ont isolé les murs. Bilan : pour 56 %, ces travaux ont « en partie » permis d’améliorer les performances énergétiques de leur logement.
Source : enquête Batiweb / CCCA-BTP
Dans le détail, 80 % ont perçu une amélioration lorsque les travaux ont été effectués par des professionnels, contre 52 % pour ceux qui les ont réalisés seuls ou avec des proches.
Faire de la jeune génération une « ambassadrice de la rénovation énergétique »
La pénurie de main d’œuvre reste également un sujet important, alors que 31 % des professionnels et 26 % des particuliers estiment qu’il faudrait moins de difficultés à trouver du personnel qualifié pour pouvoir accélérer la réalisation de chantiers de rénovation énergétique.
Par ailleurs, 87 % des professionnels et 80 % des particuliers considèrent que la jeune génération d’apprentis devrait être l’ambassadrice de la rénovation énergétique performante pour que la France atteigne les objectifs qu’elle s’est fixés d’ici 2030.
Afin d’attirer davantage les jeunes vers les métiers du bâtiment en lien avec la rénovation énergétique, 54 % des répondants estiment qu’il faudrait proposer des formations plus dynamiques et attractives, 44 % qu’il faudrait une meilleure sensibilisation dès les premières années de collège, et 31 % plus d’actions de communication et des supports de promotion davantage adaptés aux jeunes.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock