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Une presse européenne critique avant même la démission d'Hervé Gaymard

Publié le 28 février 2005

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PARIS, 25 fév 2005 (AFP) - La presse européenne, avant même la démission du ministre français de l'Economie, ne ménageait pas ses critiques à l'égard d'Hervé Gaymard, après les nouvelles révélations sur son patrimoine immobilier, certains journaux évoquant une possible attaque contre le président Chirac.
Le Corriere della Sera, quotidien italien au plus grand tirage, consacrait un article détaillé à l'appartement de M. Gaymard sous le titre: "600 m2 d'ennuis pour le ministre".

Le journal expliquait "le scandale de l'appartement" et racontait comment le ministre loge "sa femme et ses huit enfants aux frais de l'Etat". "Il y a une trahison de la +France d'en bas+, slogan de référence du gouvernement auquel appartient pour le moment Gaymard", estimait-il.

"Nicolas Sarkozy avait tenu sa cour. Mais Hervé Gaymard, son successeur, passait pour l'incarnation de la modestie, ce qu'il aimait souligner dans les interviews. Un tel homme se souvient seulement de son origine relativement modeste pour impressionner les électeurs", déplorait de son côté le quotidien allemand de centre-gauche Sueddeutsche Zeitung.

"Il est --le titre lui a été attribué la semaine dernière-- +la découverte politique de l'année+", pouvait-on lire dans un éditorial intitulé: "vivre comme Gaymard en France", jeu de mots avec le proverbe allemand: "vivre comme dieu en France", c'est-à-dire "vivre de façon luxueuse".

"Même les Français restent sans voix. On est tellement blasé par toutes sortes d'affaires, qu'il paraît difficile de se plaindre encore du laissez-aller des moeurs. Que ce soit justement le ministre des Finances qui se serve de façon éhontée, ce n'était même pas hors norme", ajoutait le journal.

"Heureusement, ses huit enfants sont actuellement en vacances à la neige", ironisait quant à lui le journal allemand de gauche Tageszeitung. Au-delà de la critique du ministre, la presse étrangère épinglait la France tout en supputant que cette affaire s'apparentait à une attaque à l'encontre du président Jaques Chirac.

Le quotidien portugais Publico estimait ainsi dans ses colonnnes que cette affaire est "l'un de ses scandales qui n'existe qu'en France" tout en reprenant à son compte "les rumeurs disant que c'est Jacques Chirac qui est visé en réalité", Gaymard étant l'un des dauphins du président. "Certains voient dans cette affaire, un épisode supplémentaire dans la guerre qui oppose Chirac et son féroce adversaire, Nicolas Sarkozy", ajoutait-il.

Le quotidien expagnol La Razon (droite) avait de son côté traité l'affaire sous l'angle humoristique: "Ministre français avec huit enfants cherche appartement à Paris. Résidence de luxe, s'abstenir. Le ministre français des finances pourrait publier cette petite annonce dans quelques jours. Et il ne faudrait pas s'étonner qu'elle soit accompagnée d'une demande d'emploi", écrivait le journal.

La Razon soulignait que "toute l'opposition a demandé sa démission et que pas même le président Jacques Chirac n'est venu à la rescousse de son fidèle écuyer".

Enfin, le journal espagnol ABC, dans un article publié jeudi, estimait que ce "scandale politique destabilise tout le gouvernement français et ajoute un nouveau facteur de confusion et d'incertitude alors que le non-respect de ses engagements européens (Pacte de stabilité) et des tentations nationalistes accentuent les réticences contre l'UE et affaiblissent la position de Paris sur la scène européenne".

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