Ouverture du procès des marchés publics d'Ile-de-France
Visages fermés, vêtus pour Michel Roussin d'un costume bleu sombre et pour Michel Giraud d'un costume noir, les deux hommes ont dû se frayer un chemin jusqu'à la salle d'audience au milieu d'une nuée de journalistes, sans faire aucun commentaire.
Tranchant avec cette attitude, l'ancienne trésorière occulte du RPR Louise-Yvonne Casetta, également poursuivie dans ce dossier, est arrivée tout sourire. L'ancien président du Parti républicain (PR) Gérard Longuet, lui aussi renvoyé devant les juges, est également arrivé sourire aux lèvres, se déclarant "tranquille" sur l'issue de ce procès. Les déclarations de Michel Roussin sont particulièrement attendues car il a opposé un mutisme total aux juges d'instruction qui ont conduit l'enquête.
Parmi les politiques poursuivis figurent également l'ex-ministre des Sports Guy Drut et les ex-trésoriers du PR Jean-Pierre Thomas et du Parti socialiste (PS) Gérard Peybernès.
Tous ont pris place, ainsi que les dizaines d'avocats qui les assistent, dans la salle des criées du palais de justice, caractérisée par sa disposition en arc de cercle.
Après un appel de la vingtaine de témoins cités au dossier, le président du tribunal Jean-Louis Kantor devait démarrer l'interrogatoire de personnalité des prévenus dans ce dossier "où tout le monde se connaît plus ou moins", a-t-il lancé en ouvrant les débats. Selon l'enquête, l'attribution des marchés publics de construction et de rénovation des lycées franciliens était subordonnée au versement par les entreprises d'une "prime" de 2% du montant des commandes: 1,2% au RPR à partager avec le Parti républicain, 0,8% au Parti socialiste. Ce procès fleuve devant la 11ème chambre du tribunal doit se poursuivre jusqu'à début juillet à raison de trois audiences par semaine.