Nigeria: les 6 otages, dont 2 Allemands, toujours détenus par des militants
Ils ont été "kidnappés en mer entre les états de Delta et Bayelsa mercredi matin" a indiqué à l'AFP jeudi Clement Iloba, porte-parole du Groupe Julius Berger. L'état de Bayelsa a pris en main les négociations et non celui du Delta voisin, comme l'avait indiqué précedemment un porte-parole de la compagnie Julius Berger.
"Les autorités de l'état de Bayelsa font tout ce qu'elles peuvent pour s'assurer de la rapide libération des employés du pétrole retenus en otage", a déclaré à l'AFP par téléphone Zee Debekeme, un porte-parole de l'état de Bayelsa, précisant que le gouvernement "est en contact avec les ravisseurs pour écouter leurs revendications".
Les quotidiens nigérians rendaient compte largement de cet enlèvement jeudi matin et indiquaient que les ravisseurs sont de jeunes Ijaw du village d'Iduwini, dans le gouvernement local d'Ekeremor, situé non loin du terminal pétrolier de Shell à Tunu, au bord de la rivière Boma.
Ces informations, non confirmées, indiquent aussi que les ravisseurs réclament 20 millions de dollars et l'application d'un accord conclu en 2000 avec Shell sur le développement des infrastructures dans cette région.
The Vanguard, quotidien indépendant précise que les 20 millions USD sont réclamés "comme compensation des dommages causés par un puit abandonné par Shell en 1969 dont l'incendie aurait fait plus de 40 victimes et indemnités pour les droits de pêche dans la zone du puit". Le géant anglo-néerlandais du pétrole, Shell, première compagnie en terme de production et d'exportation opérant au Nigeria, connait depuis plusieurs mois des problèmes avec les communautés du Delta du Niger qui lui reprochent de ne pas avoir tenu ses engagements en terme de développement.
Un responsable de la communauté Ijaw a indiqué à l'AFP par téléphone que "BandB a connu des problèmes récemment avec les communautés dans l'Etat du Delta, les habitants se plaignent que les promesses n'ont pas été tenues".
"Mais c'est surtout Shell qui est concernée et visée par ce nouvel enlèvement", a-t-il précisé. Un employé de BandB a jugé "malheureux que nous subissions les conséquences des problèmes de Shell".
Les prises d'otages d'employés de compagnies pétrolières sont courantes dans cette région du Nigeria, premier producteur de pétrole brut d'Afrique et quatrième exportateur mondial avec 2,5 millions de barils par jour.
Les communautés locales reprochent aux compagnies pétrolières et aux autorités de ne pas leur faire profiter des retombées de la manne pétrolière.