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Les monuments funéraires en granit concurrencés par l'Inde et la Chine

Publié le 02 novembre 2004

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PARIS, 29 oct 2004 (AFP) - Avec la multiplication des commandes de
monuments funéraires à la Toussaint, l'activité des producteurs français de
granit est relancée durant cette période, mais la profession souffre depuis
quelques années en raison de la concurrence exercée par des produits importés
d'Inde, du Brésil ou de Chine.
"Il y a quelques années, les Français commandaient des monuments funéraires - 60 à 65% de notre activité - deux fois par an, lors des fêtes des Rameaux et de la Toussaint. Aujourd'hui ils étalent leurs achats sur l'année et ont recours à la crémation et aux columbariums qui ne nécessitent pas de stèles", explique Jacques Benharrous, secrétaire général du Syndicat national des roches ornementales et de la construction (Snroc).

"A la Toussaint, notre chiffre d'affaires a baissé ces deux dernières années de 15 à 20%, ce qui augure des lendemains difficiles pour notre profession", explique de son côté Jean-Louis Vaxelaire, PDG de la graniterie Petitjean à la Bresse dans les Vosges.

Il note cependant avec soulagement que "les parents d'un défunt incinéré éprouvent aujourd'hui le besoin de se recueillir sur une tombe individualisée, certes plus petite que les traditionnelles (1X2 mètres) mais garnie d'une stèle de pierre".

"L'activité des marbriers, tailleurs de pierre et producteurs de granit est également en baisse en raison de l'augmentation sensible des exportations des granitiers indiens, brésiliens ou chinois vers l'Europe. Ils expédient des produits finis, c'est-à-dire des tombes et des stèles répondant à présent au goût des Français", déplore M. Benharrous.

"En Allemagne et en Grande-Bretagne, pays depuis longtemps importateurs, il n'y a quasiment plus d'industrie du granit", ajoute-t-il. L'autre volet du marché, celui de la voirie urbaine, est lui aussi écrasé par la concurrence étrangère.

L'Espagne a soufflé aux Français le marché du tramway parisien dont les travaux viennent de débuter sur les boulevards des maréchaux qui cernent la capitale. Les trois grands bassins de granit français - Tarn, Bretagne et Vosges - avaient pourtant présenté solidairement une offre à la Mairie de Paris, expliquent les professionnels.

"C'est dommage car ce chantier énorme nous aurait apporté un ballon d'oxygène pendant au moins deux ans", déplore M. Vaxelaire. Mais c'est la Chine, devenue en cinq ans à peine le premier exportateur mondial de granit, qui effraye les Européens. En cinq ans, les Chinois se sont adjugés la majorité des réseaux de tramways en France et en Europe. En 1996, la France avait acheté à Pékin 186 tonnes de pavés pour garnir les routes ou les bords de trottoirs. Aujourd'hui, ses importations frôlent les 50.000 tonnes. Le granit chinois est de 30 à 40% moins cher que l'européen, indique M. Vaxelaire qui ne voit pas comment lutter contre cette concurrence.

La France a produit l'an dernier 143.500 m3 de granit brut, en baisse sur 2002, et 340.000 m2 de tranches sciées de roche contre 383.000 m2 en 2002, selon les chiffres fournis par SnRoc. Le chiffre d'affaires de la profession avait atteint l'an dernier 347 millions d'euros pour 500 entreprises qui emploient 4.000 personnes.

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