Le Canard assure qu'il n'y a plus de travaux à faire chez M. Copé qui dément
"Il y a des moments où je me demande dans quel pays nous vivons et à partir de quand on peut considérer qu'on a franchi les limites de la transparence pour rentrer dans l'acharnement", s'est exclamé le ministre. Dans la foulée du scandale immobilier qui a abouti à la démission du ministre des Finances Hervé Gaymard, le 25 février, Libération et Le Canard Enchaîné avaient indiqué que M. Copé habite lui aussi dans un logement de fonction payé par l'Etat 5.500 euros par mois, alors qu'il est propriétaire d'un logement.
Cette situation contrevient, selon les journaux, à la règle selon laquelle les ministres disposant d'un appartement personnel à Paris ne peuvent avoir de logement de fonction.
Le 2 mars, M. Copé avait expliqué qu'il lui restait des travaux à effectuer dans son nouvel appartement avant d'y emménager. Or, un extrait de l'acte notarié signé le 8 novembre par les Copé, et publié par le Canard Enchaîné, montre que des travaux de remise en peinture blanche de l'appartement, et de ponçage et vitrification des parquets, avaient déjà été effectués au moment de la signature, aux frais du vendeur. Le journal doute ainsi de la réalité des travaux qui restent à effectuer.
M. Copé a indiqué à l'AFP qu'il reste à pratiquer des "suppressions de cloisons, aménagement de chambres, rénovation de salles de bains" dans le nouvel appartement, travaux que son épouse Valérie, enceinte de huit mois, supervisera quand son bébé sera né.
Contrairement au Canard, il a considéré qu'il n'y a rien d'étonnant à entreprendre de tels travaux après la rénovation des murs et du parquet de l'appartement, qui étaient selon lui une simple "remise en état avant vente". "J'emménagerai dans cet appartement sitôt les travaux achevés", c'est-à-dire "pour l'été", a confirmé M. Copé.
Le ministre, dont l'entourage le 24 février et lui-même le 2 mars, avaient jusqu'à présent répondu assez volontiers à la presse sur cette affaire, a manifesté mardi de l'exaspération.
Alors que le Canard titre son article sur "un nouveau mensonge de Copé", le ministre a estimé que l'affaire commence à prendre un tour "hallucinant", et en a dénoncé le caractère "indécent et indigne". "Où suis-je criminel?", s'est-il demandé, estimant "qu'on présente comme un mensonge quelque chose qui ne l'est absolument pas", et qualifiant la situation "d'insupportable".