Lancement d'une étude sur un projet de canal entre les mers Rouge et Morte
La Jordanie, Israël et l'Autorité palestinienne ont signé le 9 mai dernier un accord sur l'étude de faisabilité de ce projet élaboré depuis une vingtaine d'années mais suspendu en raison du conflit israélo-palestinien.
"L'étude d'impact environnemental, économique et social va consister à voir si on peut acheminer de l'eau de la mer Rouge vers la mer Morte, qui est (un site) unique au monde et qu'il faut préserver en raison de sa situation assez grave", explique-t-on à la Banque mondiale.
"La réalisation de ce projet très important est la seule alternative pour sauver la mer Morte qui est un patrimoine mondial", a souligné de son côté un responsable du ministère jordanien de l'Eau, Dhafer el-Alem.
Des experts en environnement ont averti à plusieurs reprises que le niveau de la mer Morte, le point le plus bas du monde et le lac naturel le plus salin de la planète, était en train de baisser rapidement, principalement en raison de l'irrigation qui tarit le fleuve Jourdain qui l'alimente.
"Il y a quarante ans, la surface de la mer Morte était à 392 mètres sous le niveau de la mer. Aujourd'hui, elle a baissé à 412 mètres", avait signalé en 2000 le professeur de géologie Elias Salameh, de l'Université de Jordanie.
"Si cette baisse continue, dans 10 ans la surface de la mer Morte sera réduite à 650 kilomètres carrés, alors qu'elle était de 1.000 km2 au début des années 1960", avait-il estimé. La réunion ouverte lundi à Paris en présence des pays donateurs et appelée à se poursuivre mardi doit aboutir à la mise en place des équipes "chargées d'étudier la faisabilité de ce gigantesque chantier", selon une source diplomatique israélienne.
Le projet du "canal des deux mers" prévoit l'installation d'une centrale électrique de 550 mégawatts par an et d'une usine de dessalement en Jordanie.
Il devrait assurer près de 870 millions de mètres cubes d'eau douce par an pour les trois pays limitrophes de la mer Morte, dont les deux-tiers pour la Jordanie et un tiers pour Israël et les territoires palestiniens, selon le responsable jordanien.