L'USAID satisfaite de la reconstruction en Irak
"stupéfiant", a affirmé lundi le chef de l'Agence américaine de développement
international (USAID), en dépit des critiques sur la lenteur de ce programme.
"La reconstruction de l'Europe (après la seconde guerre mondiale) a pris
six ans, nous en sommes seulement à un an et demi", a déclaré Andrew Natsios à
des journalistes à Bagdad.
La guérilla, qui se poursuit un an et demi après la chute du régime de Saddam Hussein, a lentement progressé, a admis M. Natsios. Néanmoins, il a affirmé que de nombreuses régions du pays n'étaient pas touchées par les violences et que la reconstruction y était en cours. La reconstruction de l'Irak est un ouvrage pharaonique. Les infrastructures du pays ont été gravement endommagées lors de l'invasion par les forces de la coalition, dirigées par les Etats-Unis. Et elles s'étaient déjà lentement détériorées durant les 13 années de sanctions économiques imposées au pays après l'invasion du Koweït en 1990.
L'année dernière, les Etats-Unis ont approuvé une aide de 18,4 milliards de dollars pour aider à la reconstruction du pays. Jusqu'à présent, l'USAID a perçu de ce montant 5,3 milliards de dollars et en a dépensé 4,2 milliards. L'organisation travaille sur des dizaines de projets en Irak, dont la reconstruction de l'aéroport de Bagdad, la réhabilitation du port de la ville de Bassorah, dans le sud, la réparation du réseau électrique et de l'eau ainsi que des améliorations dans le domaine de la santé, de l'éducation et de l'agriculture.
Selon le chef de l'USAID, son organisme est impliquée dans quelque 9.000 projets. Il a également injecté 86 millions de dollars dans des organisations telles que l'Institut national démocratique (National Democratic Institute, NDI) et l'Institut républicain international (International Republican Institute, IRI) pour aider les Irakiens à organiser les élections prévues pour le 30 janvier, a-t-il indiqué.
Les élections générales multipartites, les premières en Irak depuis 50 ans, vont perturber les plans de la guérilla, a-t-il dit. Le ministre du Pétrole irakien, Thamer Abbas Ghadbane, a indiqué samedi que les récents sabotages avaient affecté la distribution des produits pétroliers sur le marché intérieur dans une tentative de perturber les élections. Celui du Plan, Mahdi al-Hafez, avait déploré jeudi les lenteurs du financement de la reconstruction, tout en reconnaissant que le climat d'insécurité n'était pas favorable à ce programme. "Le total des engagements internationaux qui ont été débloqués n'atteint pas les 3 milliards de dollars et se situe aux environs de 2,8 milliards de dollars", a souligné M. Hafez dans une conférence de presse à Bagdad.
De son côté, un officier américain avait estimé récemment que la reconstruction du pays, sous la responsabilité de l'armée américaine, est l'otage de la sécurité dans le pays. "La sécurité et la reconstruction vont main dans la main", a dit à la presse le général de brigade Thomas Bostik, commandant du corps du génie de l'armée américaine.