L'oléoduc baltique BASF-Gazprom livrera du gaz en Europe dès 2010
"Il est déjà prévu, par un de ces tubes, de vendre du gaz en Europe en 2010, avec un volume de 27 milliards de m3 par an", a déclaré le président russe devant d'importants hommes d'affaires allemands réunis à Saint-Pétersbourg (ouest de l'Europe), parmi lesquels les dirigeants du numéro un de la chimie, l'allemand BASF.
Le président russe a précisé dans un sourire que "Gazprom n'oublie pas ses partenaires traditionnels". "D'après ce que je sais, l'entrée de Ruhrgas dans ce grand projet est en discussion", a-t-il ajouté. "Il est prévu de livrer jusqu'à 55 milliards de m3 de gaz par an", à terme, a précisé le président russe, précisant que BASF et Gazprom avaient ainsi la volonté "d'augmenter significativement le volume du transfert" par ce gazoduc par rapport à leurs ambitions initiales.
L'Europe, et notamment l'Allemagne, est très dépendante des exportations de gaz russe. La construction de ce gazoduc North European Gas Pipeline (NEGP) en mer Baltique doit commencer dès l'automne 2005, avaient annoncé BASF et Gazprom, le leader mondial du gaz, en alternative aux gazoducs passant notamment par l'Ukraine.
L'accord avait été signé en avril dernier à la foire de Hanovre, en Allemagne, en présence du chancelier Gerhard Schroeder et du président Poutine. BASF et Gazprom avaient également signé alors un contrat sur l'exploitation d'un gisement de gaz en Sibérie occidentale, à Ioujno-Rouskoïe.
Les larges réserves du site de Ioujno-Rouskoïe, évaluées à 500 milliards de mètres cubes, sont suffisantes pour couvrir potentiellement la consommation de l'ensemble de l'Allemagne pendant une durée de cinq ans, selon BASF.
Devant les entrepreneurs allemands réunis à Saint-Pétersbourg, le président Poutine a qualifié l'accord BASF-Gazprom sur le gazoduc de "sans précédent", vantant les investissements en Russie comme il l'avait fait la veille, déjà à Saint-Pétersbourg, devant des investisseurs américains.