ConnexionS'abonner
Fermer

Eurotunnel suspendu à d'ultimes négociations pour éviter le dépôt de bilan

Publié le 10 juillet 2006

Partager : 

PARIS, 9 juil 2006 (AFP) - L'exploitant du tunnel sous la Manche Eurotunnel
a jusqu'à mercredi soir pour renégocier sa dette colossale de 9 milliards
d'euros avec ses créanciers, faute de quoi il est condamné au dépôt de bilan.
La direction a convié ses créanciers minoritaires à d'ultimes négociations
mardi pour trouver un accord, alors que s'achève mercredi à minuit le délai
("waiver") qui autorise le groupe franco-britannique à renégocier sa dette
avec ses créanciers.
"S'il n'y a pas d'accord consensuel, il y a dépôt de bilan", a de nouveau affirmé vendredi à l'AFP Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel, affirmant qu'il se donnait jusqu'à la dernière minute "pour convaincre tous les créanciers de signer un accord".

Après cette date, "je ne pourrai plus négocier" et "la situation sera définitivement figée", a-t-il ajouté, rejetant les responsabilités sur ceux qui empêcheraient une entente. "Je ne voudrais pas être celui qui envoie Eurotunnel entre les mains de la justice", a dit Jacques Gounon. Un accord a déjà été trouvé en mai entre la direction et les créanciers majoritaires mais les autres créanciers -dits subordonnés- s'opposent à ce plan de restructuration, s'estimant lésés. Or, l'approbation de 100% d'entre eux est nécessaire pour que le plan de refinancement soit validé puis éventuellement approuvé en assemblée générale d'actionnaires.

L'Arco, association qui dit représenter 68% des porteurs d'obligations, a répété vendredi que les obligataires qu'elle représentait avaient rejeté le plan soutenu par la direction "comme base de discussion et le considéraient comme inapplicable et caduque". Ce plan prévoit notamment la réduction de moitié de la dette du groupe. Certains obligataires de l'Arco se rendront néanmoins à la réunion de mardi, a précisé un porte parole de l'association. L'Arco propose un autre plan de financement, qui leur est plus favorable mais qu'Eurotunnel refuse de considérer comme une alternative. Les créanciers obligataires s'opposent en particulier au montant que propose de leur rembourser Eurotunnel. Selon les modalités prévues dans le plan concocté par les banques américaine Goldman Sachs, australienne Macquarie et britannique Barclays, le groupe leur propose 120 millions euros, alors qu'en valeur faciale, les obligations valent 2,7 milliards.

Du coup, Eurotunnel et les créanciers obligataires ne s'entendent pas sur le poids représentés par ces derniers. L'Arco, association porte-parole de porteurs d'obligations, dit représenter 30% de la dette du groupe. Mais selon la valeur des obligations actuellement sur le marché, elles ne valent que 5% de la dette, avance de son côté Eurotunnel. Une étape a été franchie vendredi, lors d'une première réunion entre obligataires et Eurotunnel, qui dit avoir proposé des "ouvertures" aux créanciers présents, parmi lesquels des représentants des banques BNP-Paribas, CIC, Goldman Sachs ou encore Close Brothers, selon Jacques Gounon. Les actionnaires d'Eurotunnel doivent se réunir en assemblée générale le 27 juillet. Le titre Eurotunnel est suspendu de la cotation à la Bourse de Paris depuis le 15 mai. EUROTUNNEL jc/ros/ved


Les + lus

La sélection de la rédaction

Les marques à la une

CHEMINÉES POUJOULAT

CHEMINÉES POUJOULAT est une entreprise leader dans le domaine de la conception, de la fabrication...

Isover

Leader mondial de l’isolation, Saint-Gobain Isover fabrique et distribue depuis plus de 70...

Hellio

Hellio, acteur de référence de la maîtrise de l’énergie en France. Acteur...

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.