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Détecteurs individuels et culture du risque incendie pour sauver des vies

Publié le 31 août 2005

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Des équipements simples et peu coûteux comme des détecteurs autonomes de fumée et une "culture du risque incendie" à l'anglo-saxonne pourraient sauver de nombreuses vies, estiment deux officiers de sapeurs-pompiers après le nouvel incendie meurtrier d'un immeuble à Paris.
"Les gens meurent toujours là où ils dorment", souligne à l'AFP le lieutenant-colonel Jean-Claude Coutou, chef du bureau de prévention de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Les corps de six des sept Ivoiriens tués dans l'incendie d'un squat du quartier du Marais (IIIe) ont en effet été retrouvés au 4e étage de l'immeuble.

Si les hôpitaux, maisons de retraite ou hôtels, qui relèvent de la législation relative aux établissements recevant du public (ERP), doivent être équipés d'une détection d'incendie, les logements privés (appartements, maisons individuelles) n'en ont pas l'obligation, explique l'officier supérieur. La réglementation des immeubles de type ERP relève du ministère de l'Intérieur alors que celle des immeubles privés dépend de celui du Logement, ajoute-t-il.

"Les Anglo-saxons, note le lieutenant-colonel Coutou, ont une vraie culture du risque incendie et les détecteurs de fumée sont très répandus dans les logements privés". Un détecteur de fumée, "qui se pose avec deux vis", vaut entre cinq et dix euros dans une grande surface, selon lui. Et, avec un détecteur et un petit extincteur à eau, "on peut sauver des gens".

L'officier de la BSSP ajoute qu'il faudrait que les assureurs acceptent de faire des ristournes sur les contrats des locataires et des propriétaires qui s'équiperaient d'un détecteur de fumée. Enfin, le lieutenant-colonel Coutou rappelle qu'en cas de feu, il faut se calfeutrer, ne pas sortir et se signaler depuis la fenêtre aux secours et en, aucun cas, ne sauter par la fenêtre pour échapper aux flammes. Un enfant, qui s'était défenestré du quatrième étage de l'immeuble incendié dans le Marais, est mort des suites de ses blessures.

Le secrétaire général de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, le lieutenant-colonel Jean-Marie Lincheneau, confirme qu'il faut "développer chez le citoyen une culture individuelle et collective du risque incendie, idée rappelée dans la loi sur la modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004".

En matière d'incendie de logements, assure-t-il, "la responsabilité collective, partagée par les pouvoirs publics, les propriétaires et les occupants, doit s'exercer, ce qui est loin d'être le cas". La réglementation de 1986 sur les immeubles d'habitation "est satisfaisante à condition d'être bien appliquée".

"Il faut que les pouvoirs publics puissent contrôler régulièrement les parties communes (cages d'escalier, locaux communs), affirme le lieutenant-colonel Coutou en rappelant que "l'on ne peut pénétrer au domicile des gens pour vérifier s'ils sont équipés de détecteurs ou d'extincteurs".

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