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Complexe gazier nigérian: l'allemand Bilfinger a versé une commission

Publié le 07 juillet 2004

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FRANCFORT (Allemagne), 6 juil (AFP) - Le groupe allemand de BTP Bilfinger Berger, impliqué dans un chantier controversé de complexe gazier au Nigéria, a indiqué mardi avoir versé une commission à l'avocat britannique Jeffrey Tesler, actuellement poursuivi par la justice française dans une affaire de pots-de-vin. Un porte-parole de Bilfinger Berger a indiqué au Wall Street Journal Europe que Tristar, société de conseil montée par l'avocat londonien, "nous a conseillé pour ce chantier et a bien sûr été payée pour cela." Selon le quotidien, Bilfinger Berger aurait versé 5 millions de dollars à M. Tesler, soit 5% de la valeur totale du contrat.
Le groupe allemand est l'un des sous-traitants impliqués dans ce gigantesque chantier estimé à 6 milliards de dollars, et attribué en 1995 à un consortium mené par la société américaine Halliburton. Le contrat décroché par Bilfinger Berger prévoyait la construction de routes, des travaux de remblayage et l'édification d'un embarcadère pour des pétroliers.

Selon le quotidien américain, le versement d'une commission par le groupe allemand à l'avocat londonien suggère que l'affaire sur laquelle enquête la justice française pourrait avoir des ramifications plus importantes que prévu. La justice française se penche actuellement sur d'autres commissions de plusieurs dizaines de millions d'euros versées par le groupe Halliburton au même Jeffrey Tesler, en rétribution de son rôle d'intermédiaire avec les autorités nigérianes pour le contrat du chantier.

Le juge chargé de l'affaire, Renaud Van Ruymbeke, tente de découvrir si ces sommes ont en fait servi à verser des pots-de-vin. Il a découvert que M. Tesler avait versé de l'argent à un ancien ministre du pétrole du Nigéria ainsi qu'à des responsables de Kellogg Brown and Root, filiale d'Halliburton, selon une source proche du dossier.

L'avocat britannique est mis en examen pour "corruption d'argent public étranger." Il nie de son côté avoir payé les autorité nigérianes, reconnaissant seulement avoir utilisé une partie de l'argent des commissions pour des opérations de "relations publiques", selon son avocat cité dans le Wall Street Journal Europe. Halliburton, que l'actuel vice-président des Etats-Unis Dick Cheney a dirigé jusqu'en 2000, indique pour sa part jusqu'ici n'avoir "pas de preuve" de violation de la loi.

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