"Pouvons-nous éviter un atterrissage difficile ? Il ne faut jamais dire jamais... C'est possible mais je pense que ce sera difficile", a déclaré Andy Xie, chef économiste de Morgan Stanley pour la région Asie-Pacifique, lors d'un symposium d'affaires organisé par la banque.

"L'économie chinoise a dépassé tout ses objectifs depuis trois ans... Le ralentissement chinois a été une illusion d'optique", a ajouté M. Xie. Même l'annonce jeudi dernier du premier relèvement des taux d'intérêts en près de dix ans, pour refroidir l'économie, pourrait ne pas suffire à brider l'appétit des investisseurs pour le secteur immobilier, selon l'économiste. "On essaie d'empêcher les gens d'investir alors qu'ils pensent pouvoir gagner beaucoup d'argent", a dit M. Xie.

"La marge de profit dans le secteur immobilier a triplé ces cinq dernières années ce qui rend tout le monde très, très optimiste. Tout ce qui est en construction s'apprécie", selon l'économiste, qui doute cependant que la demande puisse rester aussi soutenue. "Je pense que des pertes sont inévitables", a-t-il dit.

La banque centrale a décidé de relever de 0,27 point de pourcentage, à compter de vendredi dernier, son taux d'intérêt à un an qui est passé à 5,58%. Car avec 5,2% d'inflation en septembre, les taux d'intérêts réels étaient nuls.

Alors que la croissance de l'économie chinoise se poursuit à un rythme supérieur à 9% par an, Pékin a pris au printemps des mesures administratives pour limiter l'investissement dans plusieurs secteurs menacés par la surchauffe.

Le secteur immobilier, où les prix moyens ont augmenté de 13% sur les neuf premiers mois de l'année, est un grand sujet de préoccupation pour les autorités.

Les investissements y ont atteint 835,7 milliards de yuans (100,7 mds USD) sur les neufs premiers mois de 2004, en hausse de 28,3% par rapport à la même période de l'an dernier. Sur ce total l'immobilier résidentiel a augmenté de 27,4%, à 568,4 mds yuans.