Le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, a annoncé jeudi lors de son intervention radio-télévisée sur la crise la suppression de la taxe professionnelle en 2010. Une mesure que Jacques Chirac avait déjà tenté de supprimer en 2004, mais face à la pression des collectivités locales, cela n'avait pas abouti. Nicolas Sarkozy a chiffré le coût de la mesure à 8 milliards d'euros. Un chiffre étonnant au regard des 26 milliards d'euros dont s'acquittent les entreprises au titre de la taxe professionnelle. On peut donc s'interroger sur les manières de compenser le manque à gagner lié à la suppression de la taxe professionnelle. « Je vais engager un ensemble de discussions avec des associations d'élus locaux. Il y a des possibilités autour de la taxe carbone notamment. Nous verrons », a déclaré le chef de l'Etat.

L'objectif de la suppression de la taxe professionnelle est de demander en contrepartie aux entreprises, sous forme d'un engagement, de ne pas délocaliser leurs usines. « Je vous l'annonce : on supprimera la taxe professionnelle en 2010 parce que je veux que l'on garde des usines en France » a dit Nicolas Sarkozy. Il souhaite ainsi préserver l'industrie et sauver un maximum d'emploi, notamment dans l'automobile. « Si on donne de l'argent aux industries automobiles pour se restructurer, ce n'est pas pour apprendre qu'une nouvelle usine va partie en Tchéquie ou ailleurs », a-t-il poursuivi.

Cependant, c'est une réforme qu'il faudra faire « avaler » aux élus locaux qui perdent ainsi une forte source de revenus. Interrogé sur France Info, Pascal Buchet, maire PS de Fontenay-aux-Roses et Conseiller Général des Hauts-de-Seine, explique que la vraie question « n'est pas simplement de savoir comment on réforme la taxe professionnelle (mais) si ce sont les ménages, les contribuables qui vont être obligés de remplacer la contribution des entreprises ». Autre son de cloche, toujours sur France Info, celui d'Eric Ciotti, président UMP du Conseil Général des Alpes-Maritimes qui « se réjouit de cette décision du président de la République, c'est un acte fort. On en parlait depuis des décennies. Tout le monde dit que cet impôt est stupide ». Selon M. Sarkozy « on ne peut plus avoir tout notre système de fiscalisation basé sur la production si on veut garder des emplois en France ». Alors, cette suppression est-elle une bonne idée pour relancer l'économie et aider les entreprises ? Donnez-nous votre avis.

La Taxe Professionnelle, c'est quoi ? La taxe professionnelle est un impôt local perçu au profit des collectivités territoriales : régions, départements et communes, lesquelles peuvent se regrouper en établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) en vue de percevoir soit une part de taxe professionnelle additionnelle aux trois autres parts, soit la taxe professionnelle unique en lieu et place des communes.

Bruno Poulard