Rénovation urbaine : l’Etat va accélérer la mise en œuvre des projets
Se référant à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, le Président de la République a regretté que le Gouvernement n’ait « pas mis assez de crédits ». Il a également pointé du doigt le rallongement des délais : « ce qui se faisait au début en 6 mois, on le fait maintenant en 3 ans en moyenne, sur un projet. Et donc, 3 ans, c’est désespérant, il y a beaucoup de bureaucratie, on perd beaucoup d’argent en demandant des études multiples (…). On a bloqué beaucoup de choses, beaucoup d’initiatives ».
Et c’est pour accélérer le déclenchement des opérations, qu’il a annoncé le lancement, dès juillet, de l’opération « Cœur de Quartiers » sur des premières cibles. L’objectif étant de voir émerger les premiers projets en 6 mois. « Cette politique doit s'accompagner d'une mobilisation de tous les acteurs », a-t-il souligné ajoutant qu’une Agence nationale de la cohésion des territoires pourrait bien voir le jour. S’il n’est pas question de remplacer l’Anru qui est « un bon objet, un bon instrument », le Président estime qu’il doit y avoir un « opérateur de rattrapage des équipements national qui permette dans les quartiers, de mobiliser les financements publics, mais surtout, tous les acteurs publics, privés, Etat, collectivités. »
L’Anru annonce des nouvelles mesures
L’Anru a particulièrement bien accueilli les annonces d’Emmanuel Macron et compte bien accompagner le Gouvernement dans la simplification des procédures et l’accélération de la mise en œuvre des projets.Son Président Olivier Klein déclare que les fonds alloués à la rénovation urbaine vont permettre à l’Agence de s’engager « fortement et sans délai sur les projets ». Rappelons que l’Etat, le Mouvement HLM et Action Logement vont financer à hauteur de 10 milliards d’euros le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU).
« Cette volonté affichée et cette confiance renouvelée en l’Anru va permettre (…) d’avancer de façon concrète et rapide, sur les constructions de logements et d’équipements publics, les démolitions, les réhabilitations prêtes à être mises en œuvre dans les territoires ».
Vendredi 25 mai, le Conseil d’administration de l’Anru s’est réuni et a adopté de nouvelles mesures visant à relancer la dynamique de rénovation urbaine. Ces mesures s’articulent autour de deux axes.
Le premier, mieux financer les projets notamment par :
- une meilleure prise en charge financière des démolitions de logements sociaux (bonification de 70 à 80% du taux de subvention pour tous les bailleurs, et jusqu’à 100% pour ceux dont la soutenabilité financière du projet est critique et une revalorisation du forfait relogement de 3 000 à 4 500 €) ;
- un financement majoré pour la construction de logements sociaux en zone tendue (augmentation de 20% des forfaits de subventions et de prêts) ;
- une meilleure prise en charge des interventions sur les copropriétés dégradées par l’augmentation de 50 à 80% du taux de subvention pour la transformation en logement social ou la démolition.
Deuxième axe, mieux accompagner les élus et porteurs de projets :
- permettre le lancement de travaux et le financement d’opérations prêtes et consensuelles sans attendre la signature de la convention du projet ;
- adapter le rythme et les modalités de contractualisation aux besoins du territoire.
Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, a salué les mesures adoptées par l’Anru : « Il faut désormais aller plus loin pour accélérer les projets. Les ministres ont réuni aujourd’hui (ndlr : vendredi 25 mai), les partenaires pour que de nouvelles propositions concrètes puissent être mises en œuvre d’ici la mi-juillet). »
R.C
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