Développer pour le secteur des travaux publics un pavé drainant urbain à base de coquillages, l’initiative semble tout à fait sérieuse : elle est menée par l’Ecole Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction (ESITC) de Caen.
Le projet VECOP vise à développer un nouveau matériau pour le secteur des travaux publics : « un éco-pavé drainant urbain à base de coproduits coquilliers issus de la pêche et de la conchyliculture (crépidules, pétoncles, Saint-Jacques, huîtres, etc.). » Doté d’un budget global de près d’un million d’euros sur trois ans, ce projet est le fruit des recherches du laboratoire spécialisé en éco-matériaux de l’Ecole Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction (ESITC) de Caen.
L’enjeux est de taille est les possibilités énormes quand on sait que « la production française annuelle moyenne de coquillages issus des activités de pêche et de l’aquaculture s’élève à près de 234 000 tonnes » et qu’il existe par ailleurs « plusieurs millions de tonnes de crépidules, espèce proliférante » mais aussi « des gisements massifs de coquilles décortiquées » dont on ne savait pas quoi faire jusqu’à présent.
Propriétés drainantes
Après une phase de prétraitement, ces "coproduits" pourraient servir comme
éco-granulats incorporés dans la constitution d’un
pavé drainant. Celui-ci devrait être lancé sur le marché dès début 2015. Il sera destiné à des usages sur des zones à faible trafic ou à moindres contraintes (parkings, bordures, trottoirs, rues piétonnes, etc.). La propriété drainante du matériau permettra de
« contribuer à la reconstitution du cycle naturel de l’eau », une propriété recherchée par les collectivités.
Ce projet collaboratif, labellisé par le Pôle de compétitivité Mer Bretagne, est à l’initiative du Laboratoire de Recherche sur les Matériaux et sur la Construction (LRMC) de l’ESITC Caen, porteur du projet. Il rassemble différents types d’acteurs, parmi lesquels des
industriels (Slipper Limpet Processing, Granvilmer, Veolia Propreté, Point P /
Saint Gobain) et des
laboratoires de recherche (ESITC Caen et l’ERPCB de l’Université de Caen Basse-Normandie).
Laurent Perrin