Pour la Saint Valentin ... Quand une ville nait d'une histoire d'amour
Il est une ville posée sur la mer qui est née d'une histoire d'amour... Juste un groupe de navigateurs grecs, venus de Phocée, un port d'Ionie situé à l'autre bout de la Méditerranée, en Asie Mineure, qui découvrent, à peine visible de l'extérieur, un port exceptionnel, plan d'eau de 40 hectares orienté d'Est en Ouest et protégé des vents par des collines en surplomb. Ce débarquement a lieu le jour choisi par le roi Nann pour marier sa fille Gyptis. Gyptis doit elle-même choisir son futur époux et c'est vers Protis qu'elle tend la coupe nuptiale.
C'est ainsi que naît Massalia en 600 environ avant J-C.
C'est au 1er siècle av J-C que l'on aménage le Port : un bassin de 2 ha et 4m de profondeur est creusé au Nord Est de notre vieux port actuel. En bordure de ce port s'etend un vaste bassin destiné à la navigation. L'histoire de Marseille va s'inscrire au sein d'une longue lutte afin de conquérir une place dans le commerce entre l'Occident et le Levant, méditerranée orientale. Ve s->VIIIe s ap JC
Du V au VIIIe, Marseille connaît une période de troubles (guerres, invasions barbares, pillages, épidémies successives), elle résiste à tous les assauts mais en ressort appauvrie et dépeuplée.
XIe s->XIIIe s
Au XIe s, l'essentiel de la vie religieuse se situe autour de l'Abbaye St Victor, qui voit l'élection de son 1er abbé. Marseille est le centre d'une activité religieuse importante, au sein de la Provence qui compte de nombreux prieurés.
Au XIIe s, elle connaît un nouvel équilibre, bien qu'elle soit au centre de luttes politiques. En raison de l'essor de la vie économique, la population marseillaise a augmenté de façon considérable au XIIe et XIIIe siècle. La République marseillaise du XIIIe s n'est pas une démocratie, le pouvoir appartient à une oligarchie marchande.
XVIe s
La rade marseillaise sera protégée par François 1er au XVIe siècle : conscient de la valeur défensive du site, il ordonne la construction d'une forteresse : Tour Saint Jean. Puis l'arrivée de Louis XIV à Marseille voit la construction des Fort Saint Jean et Fort Saint Nicolas, édifiés autant pour protéger la rade que pour surveiller les marseillais, rétifs à sa politique. Il constitue également une puissante Flotte des Galères en 1665, afin de soutenir sa politique méditerranéenne.
XVIIIe s
LE PORT MONDIAL du XVIII e siècle Le début du XVIIIe s marque durement la ville, la peste de 1720 faisant 30 000 à 35 000 morts sur une population de 90 000 habitants.
Le centre-ville se transforme, la Canebière, qui se présente jusque là comme une grande place de 250 m de long, devient une grande artère qui descend jusqu'au Vieux Port. Elle devient le centre des affaires. En dehors du centre ville, l'agglomération marseillaise comporte un paysage structuré de bastides, demeures de production rurale ou résidences familiales, dont la variété et la richesse connaissent un essor au XVIIIe et XIXe s. Dans le même temps, Marseille, qui posséde la plus ancienne Chambre de Commerce de France (fondée en 1599), acquiert la notoriété d'un port Mondial, avec des échanges de luxe sur la côte péruvienne puis le commerce dans l'Océan Indien. Cette ouverture au monde est le moteur du progrès marseillais. Avec ce grand essor du commerce, la démographie explose et situe désormais Marseille au 3ème rang des villes françaises.
XIXe s
C'est en 1839 qu'est inauguré l'Arc de Triomphe, qui marque l'entrée de la Ville. Avec l'accroissement de la Ville et de sa population, l'eau devient insuffisante à Marseille. Après 11 ans de travaux, l'eau de la Durance arrive à Marseille en 1849. L'évènement est célébré en un monument commémoratif : le Palais Longchamp en 1869. Somptueuse allégorie aux eaux de la Durance, il se compose également de 2 musées : Le Musée des Beaux Arts et le Muséum d'Histoire Naturelle. La ville connaît un essor industriel considérable avec des huileries, savonneries, minoterie, raffineries de sucre, manufacture des Tabacs. Marseille s'offre un nouveau visage : celui de lieux de promenade appréciés des marseillais, où se côtoient la noblesse, la bourgeoisie, et les riches négociants de passage (Cours Belsunce). La Plaine, où le tout Marseille vient naviguer sur de petites barques sur un bassin de 40 mètres où fin XIXe s'établit un Marché, toujours prisé des marseillais.
Le XIXe siècle, c'est aussi la période des grands travaux de construction (urbains) : La promenade de la Corniche (1848) et le percement de la rue Impériale (1870) devenue rue de la République. A mesure que la ville s'étend, la necessité de desservir des quartiers éloignés se ressent. Le service d'Omnibus de Marseille ouvre la marche de 1840 à 1879 relayé par le Tramway de la compagnie Générale des tramways pendant trois quarts de siècle.
Dans le même temps, l'accès au centre ville est facilité par l'édification de la Gare Saint Charles sur une butte (1845).
En 1890, la ville se dote d'un système de navette maritime permettant de traverser le Vieux port de part en part face à la Mairie : le ferry boat. Fin 19e, Marseille connaît une apogée tant comme port international de commerce que comme grand port de voyageurs, point de départ des lignes de paquebot de l'Extreme Orient, escale des lignes de Suez.
XXe s
Au coeur d'un siècle où elle voit sa population quintupler (500 000 habitants autour de 1900), Marseille reçoit des flots continus de nouveaux arrivants attirés par son intense activité, qui passent, séjournent ou s'y fixent. Parmi eux , les plus nombreux sont les italiens, qui dans la seconde moitié du 19e et encore dans la première moitié du 20e , occupent les professions du batiment et de la construction (maçons, platriers, carreleurs). Puis c'est le tour des arméniens vers 1917.Et dans la seconde moitié du XXe, (1950-1970), la région marseillaise attire en masse des travailleurs d'Afrique du nord, de Turquie et d'Asie.
La seconde guerre mondiale a profondément atteint Marseille. La destruction des vieux quartiers de Marseille entraine l'évacuation de milliers de personnes. La seconde moitié du XXe s constitue un tournant de mutations considérables. La perte des colonies (Indépendance de l'Algérie en 1962) et la fermeture du canal de Suez (1967) engendrent le déclin des activités classiques de négoce et d'industrie de Marseille, avec sa conséquence économique le chomage. Le pétrole rendra à Marseille son rang de 2ème port d'Europe.
Dans les années quatre-vingt, Marseille se tourne délibérement vers la modernité en construisant le technopole de château Gombert, 2eme pôle scientifique français. Le grand projet de cette fin de siècle consiste en une opération d'aménagement urbain orienté vers le développement économique, entre le port et le centre-ville : Euroméditerranée, visant à faire de Marseille un grand carrefour entre l'Europe et la Méditerranée (pôle sud européen de promotion et de valorisation des échanges).
Un an avant de changer siècle et de millénaire, Marseille offre la possibilité à 18 communes de l'agglomération marseillaise de constituer la Communauté Urbaine de Marseille appelée Marseille Provence Métropole.