Les dégâts causés par les émeutiers vont coûter plusieurs milliards d'euros
La mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué d’un tir à bout portant par un motard de la police, a mis le feu aux poudres. Depuis ce drame survenu le 27 juin dernier à Nanterre (92), des émeutes nocturnes ont lieu aux quatre coins du pays, laissant derrière elles incendies, casses, et autres dégradations en tous genres.
Aucune grande ville n’a été épargnée. Dans la région Île-de-France, une centaine de bâtiments publics ont été dégradés ou détruits, selon un décompte de la région. L'entourage de Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région, a indiqué qu'en Île-de-France, plus d'une commune sur dix a été touchée par des violences urbaines. Ce sont au total 18 mairies centrales ou annexes, et 36 postes de police municipale franciliens qui ont été endommagés.
Le coût estimé des dégâts risquent d’être faramineux. À l'échelle du pays, le préjudice s’élève à un milliard d’euros pour les entreprises, selon le Medef. S'il n'a pas été possible pour l'heure de faire une estimation du nombre de commerces touchés en Île-de-France, ces derniers pourront demander une aide après le vote mercredi par son assemblée d'un fonds d'urgence de 20 millions d'euros.
Plusieurs dizaines de millions d’euros pour les transports publics d’IDF
Les transports publics d'Île-de-France, épicentre des tensions, ont subi d’importants dégâts. Selon une première estimation publiée lundi 3 juillet par Île-de-France Mobilités (IDFM), les émeutes ont causé « au moins 20 millions d’euros de dégâts ».
Dans le détail, il faut compter dans cette somme « les bus brûlés, un tramway brûlé, deux tramways endommagés, et les mobiliers urbains qui ont été cassés », a détaillé IDFM à l’AFP, confirmant une information du Parisien. Au total, ce sont 39 bus qui ont été brûlés partout en Île-de-France depuis le début des émeutes. Or, selon l’autorité régionale des transports, il faut compter environ 350 000 euros par bus.
Tout est à refaire
Le secteur des transports publics n'est pas le seul à avoir fait les frais de ces émeutes. À Roanne, le BTP CFA Loire a lui aussi été la cible de dégradations majeures, et de deux incendies qui ont détruit une grande partie des installations, salles de cours, et ateliers.
Le site, qui compte 20 salariés et forme une centaine d'apprentis, venait tout juste d’être rénové pour un montant de 1 à 1,5 million d’euros. Quatre jours seulement après l’inauguration des nouveaux locaux, tous ces travaux partaient en fumée.
À une semaine de la fin des cours, les 160 apprentis ont été invités à rejoindre leurs entreprises d’accueil, qui ont été informées de la situation. L’équipe de direction du BTP CFA Loire a assuré que tout est mis en œuvre pour pouvoir accueillir ces derniers dans les meilleures conditions dès la rentrée de septembre.
Jérémy Leduc
Photo de une : Adobe Stock