« Le logement, un grave problème de société » (Fondation Abbé Pierre)
Parallèlement, le coût mensuel moyen d'un logement ne cesse de progresser et les nouveaux acquéreurs doivent s'endetter sur des périodes toujours plus longues : 14 ans en moyenne en 2001, 18 en 2009. Pour les locataires, la légère baisse globale des loyers enregistrée en 2009 « ne modifie pas la tendance à la hausse » dans le privé, souligne le rapport. La Fondation Abbé Pierre pointe également du doigt le développement de la « précarité énergétique », qui touche 3,4 millions de ménages ne pouvant chauffer leur logement à un prix raisonnable, et d'une « zone grise » du mal-logement, constituée de personnes installées chez des tiers, dans des campings, des squats, des caves...
Dans ce contexte, le logement devient un creuset des inégalités : il « renforce le déterminisme social » car, logiquement, ce sont les plus modestes qui sont davantage concernés par cette crise, souligne le rapport. C'est particulièrement le cas pour les quelque 600 000 enfants mal logés, avec tous les problèmes en termes de santé, de scolarité et d'intégration sociale qui en découlent. Un tableau qui risque encore de se noircir en 2010, alors qu'un million de chômeurs vont arriver en fin de droits en cours d'année, souligne la Fondation Abbé Pierre. Or, les responsables politiques sont apparus « plus soucieux en 2009 de traiter la crise immobilière qui s'est développée dans le sillage de la crise financière que d'apporter des réponses à la crise du logement », dénonce-t-elle, en proposant une batterie de mesures à instaurer.
Bruno Poulard