La Philharmonie de Paris plutot que le chant du cygne !
La ministre de la Culture, Christine Albanel, avait exprimé en juillet son souhait d'"examiner de près tout projet d'envergure", citant en premier lieu le grand auditorium de Paris, et semant le doute sur les intentions du président Nicolas Sarkozy et du gouvernement de François Fillon à ce sujet. Le projet suscite par ailleurs de fortes réticences dans le milieu musical parisien. Certains doutent de l'utilité de mettre sur le marché de la musique classique 2.400 places supplémentaires chaque soir quand plusieurs salles existantes ont déjà du mal à faire le plein.
Dans un entretien à l'AFP la semaine dernière, Mme Albanel s'était dite "favorable", "à titre personnel", au projet, précisant cependant qu'il devait être "tranché" par l'Elysée et Matignon. Elle s'était aussi interrogée sur la possibilité de financer cet équipement "de manière plus innovante, avec des partenariats", ouvrant la porte à une mise à contribution de fonds privés.
L'accord annoncé au printemps 2006 par le maire de Paris Bertrand Delanoë et le ministre de la Culture d'alors Renaud Donnedieu de Vabres prévoit que le coût de construction du bâtiment sera pris en charge à parts égales par l'Etat (45%) et la ville (45%), la région Ile-de-France devant apporter les 10% restants.
"Nous allons modifier considérablement le régime du mécénat, augmenter les possibilités du partenariat public-privé, en s'inspirant par exemple des fonds et sociétés d'investissement dans le cinéma ou le développement durable", a poursuivi M. Sarkozy. "Entretenir (le patrimoine), ce n'est pas simplement des fonds publics", a-t-il insisté. "Faisons comme on fait partout dans le monde au service de cet objectif majeur", a-t-il ajouté. Le président de la République "souhaite que le nombre des monuments ouverts au public soit significativement augmenté". Il a également demandé à la ministre "d'intensifier les discussions avec les autres collectivités publiques et améliorer la répartition des rôles en matière d'entretien et de gestion des monuments".
M. Sarkozy a par ailleurs dit qu'il voulait "changer en profondeur l'enseignement culturel et artistique à l'école", sans plus de précisions.