Des "Réserves fortes" du gouvernement sur le schéma directeur de l'Ile de France
Ces réserves "portent à la fois sur le contenu des dispositions retenues et sur sa fragilité juridique", indique dans un communiqué le Préfet de la région Ile-de-France, Pierre Mutz, qui vient de transmettre l'avis de l'Etat au président du Conseil régional Jean-Paul Huchon (PS).
En outre, le gouvernement considère que ce document, qui doit être soumis à enquête publique à partir du 15 octobre auprès des 11 millions d'habitants de la région, comporte "des dispositions inappropriées au regard de la législation, de la réglementation ou de la répartition des compétences entre collectivités". "L'imprécision de sa rédaction rendrait le schéma difficile à appliquer", estime-t-il.
L'Etat estime enfin que "le projet mêle ce qui relève d'intentions du Conseil régional pour ses différentes politiques, et ce qui relève stricto sensu du SDRIF, document d'urbanisme ayant une valeur prescriptive". "Le gouvernement, selon la préfecture, a décidé de formaliser cet avis et de le porter largement à la connaissance du public afin que chacun, lors de l'enquête publique, puisse prendre la mesure des écarts qui subsistent entre les positions de l'Etat et du Conseil régional sur ce projet".
Adopté le 15 février 2007 par le Conseil régional, le projet de révision du SDRIF fait l'objet d'un bras de fer entre l'Etat et la région. L'épreuve de force s'est engagée fin juin quand Nicolas Sarkozy a relancé l'idée d'un "Grand Paris" liant la capitale et sa banlieue et appelé à revoir les orientations du SDRIF. Les trois départements d'IDF (sur huit) gérés par la droite, Hauts-de-Seine, Yvelines et Val-d'Oise, se sont prononcés contre.
L'Etat ne peut pas légalement interrompre la procédure d'enquête publique mais peut la bloquer en bout de course en refusant de signer un décret en Conseil d'Etat, indispensable à la mise en oeuvre du projet.