La gestion des zones portuaires franciliennes se renforce
Jeudi dernier, Haropa Port, système de transport et de logistique portuaire, a co-signé, avec la Ville de Paris ainsi que des acteurs du BTP et des produits valorisables, une nouvelle version de la charte d’amélioration des ports. C’est en 2017, que le premier CAP a été signé, dans le même objectif qu'aujourd'hui : renforcer la gestion des ports franciliens. Bien avant cette première signature, la démarche de Haropa Port guidait son activité maritime et fluviale annuelle, de près de 130 millions de tonnes et 160 000 emplois en France.
Aujourd’hui, 42 entreprises industrielles installées sur les ports franciliens ont adhéré à la charte, représentant 111 sites industriels. Parmi les acteurs adhérents, 12 appartiennent à la filière des produits valorisables (REP et Tais du groupe Veolia, Suez, Paprec, Solvalor, Ecovalorisation…) Le reste, c’est-à-dire la majorité, sont des entreprises du BTP, dont Point.P, Raboni et l’Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de construction (Unicem), membres fondateurs de la charte.
L’Île-de-France et ses bords de Seine : une zone stratégique
Depuis juin dernier, Haropa Port unit les ports du Havre, de Rouen et de Paris en un « Grand port fluviomaritime de l’axe Seine ». Cinquième port nord-européen, il se connecte ainsi avec tous les continents, avec 650 ports touchés. Du Havre jusqu’à Paris, l’ensemble portuaire concentre 2,5 millions de m2 d’entrepôts logistiques en service et plus d’un million de m2 d’entrepôts disponibles.
La vallée de la Seine et la région parisienne y jouent un rôle stratégique. Pour preuve, la Ville de Paris possède un domaine portuaire conséquent, composé du canal de l’Ourcq, du canal Saint-Denis et du canal Saint-Martin. De nombreuses entreprises sont implantées sur les zones portuaires franciliennes.
A travers la CAP, ces dernières, s’engagent, avec Haropa Port et la Ville de Paris, à améliorer l’acceptabilité des activités portuaires et industrielles en Île-de-France. Cela passe notamment par le partage et l’application bonnes pratiques sur leurs sites, orientées notamment vers l’environnement, le cadre de vie ainsi que l’innovation.
Vers plus de rigueur et de transparence
La démarche fait l’objet d’un audit annuel, afin de faire un état des lieux des activités et installations portuaires comme industrielles et définir un plan d’amélioration en conséquence. L’édition 2021 de la CAP renforce d’ailleurs les exigences en matière de contrôle et de réactivité, notamment pour les activités en bord de voie d’eau (qualité de l’eau, de l’air, ou dans un contexte plus urbain, qualité de vie des riverains). La nouvelle charte tend également vers plus de transparence des résultats de l’audit, accessibles au grand public, via une carte interactive entièrement repensée cette année.
Des ajustements qui résultent également d’un dialogue entre les divers acteurs économique, ports, riverains et élus locaux, au sein notamment d’instances permanentes de concertation (IPC). Par exemple, pour les centrales à béton, un plan d’actions conjoint avec l’Unicem Île-de France et le Syndicat National du Bêton Prêt à l’Emploi (SNBPE) a été adopté.
Les mesures convenues sont consacrées à la surveillance des centrales à béton situées en bord de voie d’eau, la qualité de leur exploitation ainsi qu’une meilleure réactivité en cas d’incidents, fixée dans les 12h après leur apparition. En outre, des contrôles inopinés seront effectués par Haropa Port auprès des centrales afin de s’assurer la bonne tenue de leur exploitation. Toujours dans un souci de transparence, les riverains seront prévenus de tout incident d’exploitant (défaut de propreté, nuisance, pollution...), grâce à un système de signalement via une webapp. Celle-ci a été placée en phase test le 23 septembre.
Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock