La Cité de l'Océan de Biarritz bientôt affranchie du PPP avec Vinci
Cette décision fait suite à un arrêt en juillet du Conseil d'Etat, qui a annulé une délibération de 2008 donnant pouvoir à l'ex-maire (MoDem) Didier Borotra pour signer le PPP. A l'origine de la procédure, un élu d'opposition (DVD) l'avocat Jean-Benoît Saint-Cricq, dénonce depuis des années un projet « ruineux et illégal ».
Ouvert en 2011, ce nouveau site touristique et la restauration du Musée de la mer se sont en effet révélés dispendieux pour les finances de la Ville. La Cour régionale des Comptes avait ainsi pointé du doigt une perte sèche de 468 000 euros en 2012 : un déficit passé à 680 000 euros de perte pour 2013, selon la municipalité.
« Détricoter le contrat »
« Le Conseil d'Etat a considéré que les règles d'urgence et de complexité du projet Biarritz Océan, comprenant la Cité de l'Océan et le musée, ne justifiaient pas un partenariat public-privé. Il a annulé la délibération mais pas le PPP lui-même », a expliqué M. Amigorena. Face à cette situation juridique « inédite et incertaine », la Ville a décidé de « détricoter le contrat », a-t-il précisé.
La société d'économie mixte Biarritz Océan, qui exploite déjà le Musée de la mer et la Cité de l'Océan, va récupérer les tâches de maintenance de l'ouvrage jusqu'ici déléguées à Vinci, tandis que le volet financier du contrat doit être renégocié avec la banque Dexia, même si « la marge est faible », selon l'élu.
A l'origine, le PPP prévoyait un loyer annuel de 1,183 millions d'euros versé par la ville au constructeur sur 30 ans. Selon ses estimations, la Ville pourrait déjà économiser 150 000 euros par an sur la maintenance.
Trois ans après son ouverture, la « Cité de l'Océan » site culturel censé approfondir la connaissance de la mer, n'a jamais cessé de perdre de l'argent, la fréquentation n'ayant jamais atteint les résultats espérés, avec 320 000 visiteurs par an, « un manque de 100 000 visiteurs », selon l'élu.
A. LG (avec AFP)
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