l'Epad épinglée pour ses "graves anomalies comptables"
Lors de cette audition publique, le président UDF de la commission, Jean Arthuis, a noté "la permanence de nombreuses et graves anomalies comptables"
soulevées par la Cour durant la période 1997-2005.
Dans ce rapport, la Cour déplore que cinquante ans après sa création, "la présentation des comptes de l'Epad n'est toujours pas conforme aux lois, règlements et instructions en vigueur", et ce malgré des "critiques réitérées de la Cour qui n'ont pas été prises en compte". La Cour des comptes a également souligné les "hésitations qui caractérisent, depuis de nombreuses années, la tutelle de l'Etat relative à l'Epad", et les manquements des communes où se situe la Défense, Nanterre, Puteaux et Courbevoie.
Représentées à l'Epad, les deux dernières, qui profitent de la manne exceptionnelle offerte par les taxes professionnelles des entreprises siégeant à La Défense, refusent de "prendre en charge" et de financer "la gestion des espaces et des équipements généraux", dénonce le rapport.
Pour Bernard Bled, les problèmes de comptabilité sont justifiés par le fait que "l'Epad a toujours dû remplir plusieurs rôles, celui d'aménageur et de gestionnaire", d'où un "mélange des comptes". "Depuis mon arrivée (septembre 2004, ndlr) et celle de Nicolas Sarkozy (président de l'Epad d'avril 2005 à décembre 2006, ndlr), nous nous sommes employés à régler ce problème", a-t-il ajouté, citant une loi adoptée par le Parlement en février dernier, qui prévoit la création d'un établissement public de gestion pour 2008.
Etablissement public à caractère industriel et commercial, l'Epad a été créé en 1958 pour développer le quartier d'affaires de La Défense, aux portes de Paris. Près de 3 millions de mètres carrés de bureaux ont été construits depuis dans ces grandes tours, où travaillent aujourd'hui 170.000 personnes et vivent 20.000 habitants. L'actuel président du Conseil général des Hauts-de-Seine (CG92) Patrick Devedjian - qui est aussi secrétaire général de l'UMP - a été élu à la tête de l'Epad le 27 septembre.
Avant lui, Nicolas Sarkozy avait présidé l'Epad en tant que patron du CG92.
Sous son mandat, l'Etat a confié à l'établissement la mission de mener à bien un plan de renouveau qui prévoit la création de 450.000 m2 de bureaux, issus de démolitions ou reconstructions, et 100.000 m2 de logements.