Pour Emmanuelle Cosse, cela ne fait aucun doute : en matière de logement, la France est « sur les bons rails. 5 à 10 ans à ce régime et nous pourrons considérer que la France aura rattrapé l’essentiel de son retard ».

Lors de ses vœux à la presse, la ministre s’est voulue rassurante et a assuré que le « Président de la République avait atteint ses objectifs », citant notamment les chiffres de la construction neuve.

« François Hollande avait notamment fixé deux objectifs de mobilisation : 500 000 nouveaux logements par an dont 150 000 logements sociaux. Nous sommes aujourd’hui à plus de 440 000 sur le premier objectif, et plus de 130 000 sur le second, et en nette accélération sur les deux tableaux. Autant dire que le cap est tenu », a rappelé Emmanuelle Cosse.

Des réformes en cours

Elle s’est également félicitée d’un « très bon taux d’application de l’ensemble des lois sur la mandature, avec 84% de mesures en application au 31 décembre 2016 ». Bien sûr, il faut terminer la mise en œuvre de grandes réformes telles que la loi ALUR et la loi de Transition énergétique « qui attendent encore la parution de certains décrets » ou encore la loi Egalité et Citoyenneté « qui sera promulguée à la fin du mois de janvier ».

La ministre est également revenue sur les avancées en matière de transparence avec le lancement du portail web dédié www.transparence.logement.gouv.fr et la mise en place du dispositif d’encadrement des loyers qui après Paris, « sera appliqué à Lille à partir du 1er février ».

Autre chantier : le logement abordable. « Plus de logements, mais là où il faut et à des prix abordables : voilà l’état d’esprit général qui aura été celui du quinquennat et dans lequel je me suis pleinement inscrite. Et oui, en France, le logement est plus abordable aujourd’hui qu’hier », a-t-elle avancé rappelant la mise en place d’incitations fiscales « à des fins sociales ».

Poursuivre la mobilisation

« La mobilisation ne doit pas retomber ; elle doit se poursuivre jusqu’à la fin du quinquennat et même au-delà », a estimé E. Cosse. « Il faudra pour cela préférer la constance et la stabilité à la volonté d’affichage, notamment en maintenant des dispositifs de soutien tels que le PTZ et le Pinel bien calibrés et qui font leurs preuves, et en poursuivant avec les professionnels un effort raisonné de simplification des normes ».

En matière de rénovation énergétique du bâti, « nous devrons à l’avenir faire mieux » et « être encore plus ambitieux », a-t-elle dit ajoutant : « Pour moi l’enjeu des prochaines années est bien le passage de la rénovation à l’échelle industrielle (…). Le grand chantier d’avenir, c’est la démocratisation de cet habitat durable ».

Elle s’est ensuite référée au « dépérissement des centres-villes » auquel il faut « s’attaquer. Pendant des années un urbanisme commercial débridé a complètement déstructuré nos centres-villes, vampirisant les commerces de proximité, encourageant l’étalement urbain et la prédation sur les espaces naturels ». « Si nous voulons refaire battre le cœur de nos centres- bourgs, de nos banlieues et de nos villes moyennes, nous devrons à l’avenir amplifier ce chantier de l’aménagement durable », a-t-elle indiqué.

Le logement au cœur du débat présidentiel

Enfin, concernant la présidentielle, Emmanuelle Cosse a indiqué qu’elle veillerait à ce que la question du logement « soit au cœur du programme présidentiel de la gauche ».

« Dans une société plus atomisée que jamais, la tentation de réduire le logement à la question de la propriété sera grande. Simple investissement pour privilégies ou bien commun, le logement porte en lui un débat politique dépassant largement la simple construction de quatre murs et d’un toit. C’est un élément incontournable pour la qualité de vie des Françaises et des Français », a-t-elle conclu.

R.C
Photo de une : Capture d'écran - Twitter Officiel @Emmacosse