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En 20 ans, les catastrophes naturelles ont coûté 77 milliards d’euros à l’UE

Publié le 02 mars 2022

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Ce mardi 1er mars, les chercheurs de TITAN du programme européen ESPON, publiaient une étude sur l’impact économique des catastrophes naturelles sur l’ensemble des États-membres. De 1995 à 2017, ces phénomènes ont provoqué 77 milliards d’euros de dégâts, en particulier les tempêtes et inondations. Le rapport est aussi l’occasion pour ses auteurs de s'interroger sur les modes de gestion des risques et l'adaptation au changement climatique sur toute la zone européenne.
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77 milliards d'euros. C’est la facture engendrée par les catastrophes naturelles qui ont marqué l’Europe de 1995 à 2017, d’après le projet de recherche TITAN, porté par ESPON. Le programme européen spécialisé dans l'analyse des politiques régionales rapporte dans les détails que 43,8 milliards d'euros de dégâts directs et 32,6 milliards d'euros de dégâts indirectes ont été provoqués.

Les inondations et les tempêtes en principales fautives

 

Parmi les zones les plus touchées économiquement, on compte celles d’Europe centrale, orientale et du sud-est (Hongrie, Roumanie, Grèce…). Toutefois, les catastrophes naturelles semblent avoir touché divers pays membres de l’Union européenne sur ces 20 ans. Le rapport fait référence notamment aux inondations à Prague en 2013, qui ont coûté à l’échelle locale 245 millions d'euros, ou l’ouragan Xynthia en 2010, à l’origine de 2,5 milliards de dommages en France, d’après France Assureurs en 2011.

Il faut dire que les tempêtes et inondations concentrent 76 % de dégâts estimés entre 1981 et 2010, le reste étant partagé entre les sécheresses et les tremblements de terre.

Les chercheurs de TITAN notent cependant que « les régions les plus touchées par les catastrophes naturelles ne sont cependant pas nécessairement celles qui subissent le plus de dommages économiques. Si la France et l’Allemagne ont par exemple connu d’importantes périodes de sécheresse, les deux pays ont été moins impactés en termes de conséquences économiques que certains pays méditerranéens ayant eux aussi connu des épisodes de sécheresse, principalement l’Italie et l’Espagne ».

Les auteurs de l’étude avertissent cependant que l’impact varie d’une zone à une autre, chacun ayant ses spécificités sociales, économiques, démographiques, environnementaux et gouvernementales.

 

Une harmonisation des données, des méthodes et des concepts possible ?

 

Ce qui amène le programme ESPON-TITAN à s’interroger sur les pratiques relatives à la gestion de risques catastrophes (GRC) et à l’adaptation au changement climatique (ACC) sur l’ensemble des États-membres. 

« Bien que des progrès aient été réalisés, notamment en matière d'évaluation des risques, la pratique de la GRC et de l'ACC est encore loin de répondre aux exigences d'une approche de gestion spatiale efficace, axée sur les risques, qui tienne également compte des dynamiques multiples de l'évolution des dangers, de l'exposition et de la vulnérabilité », constate le rapport. 

« Dans ce contexte, il est essentiel d'avoir une compréhension plus large de la vulnérabilité territoriale, en considérant les facteurs économiques et non économiques comme des déterminants clés du risque de catastrophe et des impacts et pertes potentiels futurs », appuie-t-il.

Pour l’heure, des textes législatifs européens tendent à servir les notions de GRC et ACC, toutes deux interdépendantes : la directive relative à l'évaluation stratégique environnementale (ESE) de 2018, le Green Deal européen en 2019, loi européenne sur le climat de 2020, comme la nouvelle stratégie de l'UE sur l'adaptation au changement climatique en 2021.

ESPON-TITAN appelle cependant à développer des instruments sur deux axes. D’abord le déploiement de l’attirail législatif et gouvernemental européen, dans la même lignée que la directive ESE et des mesures transversales. Vient ensuite l’innovation, « tenant compte de la criticité et des effets en cascade (notamment pour la GRC), en visant une approche de modélisation parallèle (notamment pour l'ACC) et en améliorant la comparabilité des méthodes d'évaluation (granularité, données, approche) ».

Autre utopie abordée : l’harmonisation des données, des méthodes et des concepts de GRC et ACC, « qui dépendent toujours du contexte en raison de l'hétérogénéité des systèmes juridico-administratifs et des contextes culturels en Europe », estime le rapport. 

Rien que du point de vue de la gouvernance, on remarque entre la structure administrative plus centralisée de la France et celle plus décentralisée de l’Allemagne, une différence qui doit sûrement impacter la législation environnementale chez ces voisins d’outre-Rhin. Chose qui remet forcément en question une organisation uniforme sur l’UE des GRC et ACC et ce à plusieurs niveaux (sectorielle, échélon administratif…).

Pour découvrir les propositions d’ESPON-TITAN sur la question, l’étude est disponible sur son site
 

Virginie Kroun

Photo de Une : Adobe Stock

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