Bois de construction : un exemple de filière courte
Des murs à ossature bois entièrement préfabriqués
Pour faire face à la « charge de neige accidentelle » et au risque sismique présent dans la région, deux épaisseurs de panneaux de contreventement ont été assemblées à l'intérieur comme à l'extérieur. « Comme il était difficile de les poser sur place », explique Arnaud Poirot, « nous avons préféré arriver avec des murs finis et fabriqués dans nos ateliers, constitués de deux contreventements et d'un pare-pluie, d'un isolant posé en atelier et d'un pare-vapeur ». Ces panneaux fermés et étanches pouvaient ensuite être posés en toute tranquillité, durant un printemps-été 2012 pluvieux, par l'entreprise Poirot, basée à La Baffe.
Ce nouveau bâtiment d'accueil de 2200 m2 se situe en front de neige, au pied des pistes de ski de Gerardmer. Il vient en remplacement d'un ancien bâtiment de 650 m2 qui avait brûlé, les équipes de la station ayant passé deux hivers dans des constructions modulaires provisoires. Pour financer les 2,8 millions d'euros du projet, l'Etat a participé via le FNADT (fonds national d'aménagement et de développement du territoire), ainsi que l'Europe via le Feder et bien sûr le département Vosges et la région Lorraine. Sans oublier l'assurance de l'ancien bâtiment brûlé.
Du bois de construction issu d'un rayon de 15 kilomètres
« L'origine locale du bois était une préférence de jugement, elle n'était pas imposée », précise la maîtrise d’œuvre, emmenée par l'architecte Pierre Baumann, local lui aussi. De fait, la majeure partie du bois utilisée ici n'a pas dépassé un rayon de 15 kilomètres autour du chantier. Il a été exploité localement par l'ONF (Office national des forêts). Puis a été traité par la Scierie Mathieu, l'une des dernières du genre dans la région. Et enfin abouté et profilé par la plate-forme de valorisation des bois Lorraine Industrie Bois, basé à La Bresse. Une expérience qui sert à démontrer que le bois français est propre à la construction, même si l'on est encore au dessus des prix du marché. L'effort de chaque acteur, et notamment les collectivités locales, est donc crucial pour développer la filière bois française.
Pôle commercial et technique de la station de ski de La Mauselaine Maîtrise d'ouvrage : Conseil Général des Vosges + Ville de Gérardmer Maîtrise d'oeuvre : Architecte Pierre Baumann Charpente / Ossature / Pose : Entreprise S. Poirot La Baffe Génie climatique : Imhoff Gerardmer Bureau d'étude : OTE Ingénierie 88 Menuiseries : Glassolutions (pose : Bruppacher) Géothermie : Géoforage Plate-forme de séchage, aboutage, profilage et entaillage : Lorraine Industrie Bois Traitement du bois : Scierie Lagarde, La Baffe (bois massif) Haas Weisrock, Saint-Michel sur Meurthe (bois lamellé-collé) ONF : Etienne Zahnd, Office National des Forêts, Directeur de l’Agence Montagne |
Laurent Perrin