Arles : La Halle Lustucru ne sera finalement pas détruite
Edifiée à l’occasion de l’exposition coloniale de 1906 par la société de construction de Levallois-Perret (anciennement Compagnie des établissements Eiffel), la halle Lustucru constituait le vaisseau central de l’ancien Grand Palais de Marseille.
Baptisée « cathédrale d’acier », elle avait été déplacée et remontée à son emplacement actuel à Arles en 1951. Elle avait alors abrité les usines de riz Lustucru avant de tomber en friche, à la fermeture de l’établissement, suite à des inondations en 2003.
La halle sauvée de la destruction
La structure en acier, haute de 20 mètres sur 99 mètres de long et 44,50 de largeur, était promise à la destruction. Fin octobre 2016, la mairie d'Arles avait en effet cédé au groupe Frey, spécialiste de l'urbanisme commercial, pour y construire un centre de 20 enseignes, sur 19.000 m2.Suite à cette annonce, plus de 3 000 personnes avaient signé une pétition et écrit à la ministre de la Culture pour demander la sauvegarde de la halle et son classement en monument historique. Françoise Nyssen avait alors répondu : « Je souhaite avant de prendre une décision (...) que tous les enjeux du dossier, à la fois du point de vue de la préservation du patrimoine, mais également du point de vue économique, soient soigneusement étudiés ».
Ce mercredi, le ministère a indiqué que la communauté d’agglomération, en accord avec l’Etablissement Public Foncier régional avait accepté « que l’ensemble de la structure soit déposée sur le site des – papeteries d’Etienne – pour y être entreposée dans de bonnes conditions de sécurité et de préservation ». L’idée étant d’imaginer une nouvelle vie pour la halle : un nouveau projet pourrait bien être développé sur le site qui a vocation à devenir un nouveau pôle économique, dédié à l’économie créative et aux industries culturelles et patrimoniales. Ce projet « ambitieux » pourrait dans un premier temps « accueillir dans une halle ombrelle des expositions temporaires », précise le ministère.
« Je souhaite naturellement que soient associés les habitants de la ville (d'Arles) et les acteurs culturels qui le désireraient dans une consultation citoyenne organisée afin d'imaginer un projet partagé qui devra répondre à des enjeux locaux comme nationaux et internationaux », indique Françoise Nyssen.
Ajoutant que « ce déplacement constitue une opportunité pour les Arlésiens et les amoureux du patrimoine puisqu'il permet la conciliation de la préservation du patrimoine et le développement économique d'une zone commerciale ».
R.C
Photo de une : ©Philippe Piron (CP - ministère de la Culture)