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Une bouffée d’oxygène de 6 Milliards pour le logement

Publié le 01 mars 2004

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La création de l’Agence nationale de Rénovation urbaine (Anru), avec son budget de six milliards d’euros sur cinq ans, cache ce qui est sans doute la plus grande ambition qu’un gouvernement ait eu en matière de logement social depuis les années 60.
La création de l’Anru intervient alors que le paysage de l’immobilier social en France est réduit –excusez le jeu de mot – à un champ de ruines. Tous les anciens complexes immobiliers issus de la fièvre immobilière des années 60 et 70 sont désormais totalement dépassé. Décrépites et insalubres, les barres des cités de banlieue ont donné naissance à un grand nombre de catastrophes sociales, dont les conséquences vont retentir encore longtemps dans le conscient collectif français. Un énorme programme national de rénovation urbaine était dès lors très urgent.

Avec la création de l’Anru, l’Etat espère remonter, au moins partiellement, la pente de la déchéance urbaine. Pour cela, le gouvernement a doté l’Anru d’un budget princier : 6 Milliards d’euros pour cinq ans. Au programme : plus de 200.000 démolitions, autant de reconstructions et autant de réhabilitations. Le budget – pourtant pharaonique- de 6 Milliards permettra, par effet de levier, d’approcher du montant « idéal » des travaux estimés nécessaires. Ce montant idéal est estimé à une trentaine de milliards d’euros, soit plus que le budget de la défense Nationale en 2003 ! Mais il plane sur l’Anru un effet d’annonce car l’Etat ne s’engage que pour 2,5 milliards et en appelle à d’autres acteurs du logement, notamment l’organisme du 1% Logement, qui apporte 550 millions par an pendant cinq ans. En contrepartie, le 1% Logement devient actionnaire actif dans la gestion des sociétés HLM où il est majoritaire.

L’Anru est conçue comme une structure à part, sorte de guichet unique constitué dune soixantaine de personnes, dont une partie viendra des administrations des ministères de la Ville et du Logement. Le tout devrait être placé sous la houlette de Philippe Van de Maele, actuel directeur adjoint de cabinet de Jean-Louis Borloo. A terme, l’Anru a trois objectifs : répondre au manque chronique de logements sociaux qui condamne la classe moyenne, notamment les jeunes couples, à un parcours du combattant ; casser dans l’œuf le phénomène des cités chaudes en éradiquant rapidement les ghettos sociaux, et enfin, réveiller une mixité sociale qui aujourd’hui n’est plus qu’un souvenir dans les banlieues.

Le tout doit être salué comme un acte d’urgence certes, mais qui ne manque pas d’audace. En effet, un projet d’une telle envergure et se poursuivant sur cinq ans dépasse largement le cadre de la mandature gouvernementale actuelle.

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