Rénové, le Musée Picasso d'Antibes rouvre ses portes
Le bâtiment existant était composé, selon un plan en U, de trois ailes intégrant un donjon carré datant du début du XVIIIe siècle. Le château a subi au cours du temps de nombreuses transformations, selon ses différentes affectations. Édifié à l'emplacement d'une construction romaine - l'ancienne acropole de la ville grecque d'Antipolis - il fût Palais épiscopal jusqu'en 1244, puis château Grimaldi entre 1385 et 1608. Il devient alors la résidence du gouverneur de la place fortifiée d'Antibes jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. D'hôtel de ville, il se transforme en caserne à partir de 1820. En 1928 enfin, le château devient Musée d'histoire et d'archéologie et est finalement transformé en musée Picasso suite au séjour de l'artiste à l'automne 1946.
L'évolution du musée résulte du croisement de la mise en valeur archéologique du monument, et de sa métamorphose, suite au séjour de Picasso en 1946. "Cette première démarche visait à révéler les témoins des occupations successives du château, recherchant les strates les plus anciennes dans une quête de l'histoire primitive d'Antibes", expliquent les architectes chargés de sa restauration. Ce point de vue a été maintenu jusque dans les derniers aménagements, s'exprimant par l'emploi de matériaux traditionnels : murs extérieurs en moellon, parements intérieurs enduits à la chaux, sols en terre cuite.
Nouveau circuit de visite
Le projet de restauration et d'aménagement du musée Picasso se proposait de conserver l'esprit de ce lieu. La réflexion menée par Jean-Louis Andral, conservateur du musée, a permis de définir une nouvelle répartition des espaces. Ainsi, explique-t-il, "la rénovation s'est articulée autour des priorités importantes qu'étaient la mise en sécurité du bâtiment contre l'incendie, la mise en sûreté, l'amélioration de l'accueil du public, l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite, le contrôle du climat et la création de locaux pour le personnel de surveillance".
Ainsi, aux étages, la délocalisation des bureaux, des réserves et du centre de documentation a permis l'utilisation de tous les espaces comme surfaces d'exposition, avec parfois restitution de la volumétrie d'origine par la dépose de certaines cloisons, comme dans la grande pièce du second étage où Picasso travailla en 1946. Un réaménagement qui autorise un nouveau circuit de visite conçu en fonction d'une muséographie repensée, avec une circulation aménagée dans les salles – par le percement de nouvelles baies – le long des façades.
Laurent Perrin