Le théâtre municipal de Brive-la-Gaillarde refait à neuf
Depuis sa construction en 1890 par Henri CLAPIER, le théâtre de Brive a subi de nombreuses modifications. Surélevé, entre 1908 et 1912, sous la direction de l’architecte François MACARY, il est utilisé comme salle de cinéma à partir des années 1960 et en 1987 d’importants travaux permettent d’aménager trois salles de projection (548, 148 et 130 places). Le nouveau projet d’aménagement comporte deux volets : - La rénovation et restructuration de l’édifice principal, tout en conservant la partie construite au XIX ème siècle donnant sur la Place, pour accueillir les espaces du public et d’exposition. - L’extension de la partie arrière avec la construction d’une salle de spectacle de 500 places. Questions à Sophie Thomas, architecte scénographe.
Batiweb : Quel était votre cahier des charges ?
Sophie Thomas : Le programme initial prévoyait un lieu exclusivement voué à la diffusion de spectacles vivants (en excluant la programmation d’opéra et de projection cinématographique) auxquels s’ajoutaient des espaces d’expositions et les bureaux du service culturel. Mais à l’issue des élections de mars 2008, la municipalité a mis en place une nouvelle politique culturelle davantage tournée vers la création et animée par Jean-Paul Dumas directeur de l’EPCC (EPCC /établissement public de coopération culturelle) des Treize Arches dont dépend aujourd’hui le théâtre.
Outre la création d’une salle de spectacle unique de 500 places et d’une cage de scène dotée d’ équipements scénographiques performants, l’agence d’architecture ARCHIDEV mandataire avait pour mission d’améliorer l’accueil du public et des artistes et d’aménager des espaces extérieurs pour l’accessibilité PMR. Nous avons travaillé de façon itérative en constant échange avec le directeur technique des Treize Arches David della Vedova.
Comment se présente la salle de spectacle ?
Le rapport entre la scène et la salle est frontal en référence au théâtre « à la française ». Le lien entre les deux parties est très fort et le sentiment d’être projeté dans l’espace de la scène est dû au tracé géométrique, résultant des contraintes urbaines. La salle est constituée d’un parterre, d’un balcon et de deux bergeries latérales pour le public. La scène peut être étendue au moyen d’un proscénium démontable.. Deux passerelles techniques, en plafond de salle, assurent la mise en place des éclairages de Face. Elles sont masquées au public par un jeu de faux plafond acoustique. La régie est intégrée sous le balcon en fond de parterre de la salle, sa présence, en salle, est très discrète. Les lisses d’éclairages s’incorporent à la décoration en nez de balcon (éclairage face) et dans les loges techniques au-dessus des bergeries.
Quels ont été les principaux points techniques de la scénographie ?
Nous avons dû optimiser les cintres, d’une hauteur limitée pour des raisons de gabarit urbain et de prospect, par la mise en œuvre d’un gril composite : un faux gril localisé à 12 m de hauteur par rapport au plateau, surplombé d’un gril technique avec platelage caillebotis situé à 60 cm au dessus. Cette disposition donne aux utilisateurs une plus grande superficie d’exploitation, et ce, malgré une architecture de toiture avec rampants latéraux. Autre avantage non négligeable, le gril technique se voit libéré de tout câble métallique que ce soit verticalement ou horizontalement, permettant ainsi une circulation aisée et une mise en place facile des équipements ponctuels. L’équipement scénographique est complété avec les équipes motorisées pour assurer la mise en place des décors et des éclairages
Propos recueillis par Bernard Chevalier