Le projet de Tour Triangle résiste
Unibail-Rodamco a été invité à revoir sa copie, après un premier rejet de son projet initial de Tour Triangle, un immeuble de 180 mètres de haut à la Porte de Versaille qui doit accueillir 88 000 m2 de bureaux et 2 600 m2 d'espace accessible au public.
L'objectif est désormais de proposer un projet qui fasse plus largement consensus auprès des conseillers de Paris. Plusieurs élus de la droite et du centre, non hostiles au projet de tour en soi, ont reproché au « contenu » de ce programme immobilier, pour l'essentiel des bureaux, d'être « insatisfaisant ».
Une équation difficile entre les élus et le promoteur
Le projet pourrait donc renaître sous une forme différente pour satisfaire les élus. Un porte-parole d'Unibail a d'ailleurs confirmé que le groupe réfléchissait à une « nouvelle programmation », qui devrait être présentée aux élus « mi-février ».
Sous couvert d'anonymat, un responsable a précisé qu'Unibail réfléchissait à l'installation d'un hôtel, à celle d'une pépinière d'entreprise, et à « l'agrandissement du centre social » que doit accueillir le gratte-ciel. Evoquée au tout début du projet, la possibilité d'accueillir un hôtel au sein de la tour avait été assez vite abandonnée, principalement en raison de la rentabilité économique de l'ensemble.
Le projet encore repoussé
Selon Jean-Louis Missika, le projet de tour Triangle pourrait ainsi repasser devant le Conseil de Paris en avril. Mais la ville de Paris a déjà émis des réserves sur ce calendrier.
En effet, lors du rejet du projet en novembre, la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS) a contesté le résultat du vote, demandant qu'il « soit déféré au contrôle de légalité, et déféré au tribunal administratif ».
Résultat, il faudra sans doute patienter encore un peu. « Le préalable à la présentation devant le Conseil de Paris, c'est la décision du tribunal administratif » sur le premier vote, a fait valoir un porte-parole. « Avril, c'est court », a ajouté cette source.
Plus tard dans la journée de vendredi, nous apprenions que le tribunal administratif de Paris a décidé de transmettre au Conseil d'Etat la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) du groupe UMP parisien portant sur le vote du Conseil de Paris sur la Tour Triangle, repoussant d'au moins quelques mois le sort de ce projet contesté.
« Dans le cadre de ce recours, nous avions soumis une QPC sur la constitutionnalité du point du règlement intérieur du conseil de Paris permettant à une minorité d'imposer un scrutin secret à la majorité », a expliqué à l'AFP l'entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet.
La transmission de cette QPC au Conseil d'Etat, qui peut ensuite la transmettre au Conseil constitutionnel, a un caractère suspensif sur la requête « jusqu'à ce que (ces institutions) se soient prononcées », précise la décision de justice.
Selon l'entourage de NKM, « le délai d'examen par le Conseil d'Etat prendrait 3 mois et si cela passe aussi par le Conseil constitutionnel, ce sont 3 mois supplémentaires. Et si la QPC n'est pas transmise, alors le sujet sera repris par le TA qui devra juger au fond ».
« C'est un camouflet pour la gauche qui contestait le sérieux de notre QPC », s'est-on réjoui chez Mme Kosciusko-Morizet. « Il est du coup assez curieux que « l'on (Mme Hidalgo et son équipe, ndlr) s'assoit sur la procédure en cours et que l'on prépare un nouveau projet sans y associer l'opposition ».
C.T (avec AFP)
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