La Serbie-Monténégro vient de faire appel à l’Unesco, afin de mettre en évidence la destruction récente par les Albanais d’une quinzaine d’églises et de monastères orthodoxes au Kosovo. Mais les monuments catholiques ne sont pas les seuls touchés. Le patrimoine islamique, vieux de six siècles, a lui aussi été éprouvé.
Au Moyen-Âge, le Kosovo représentait le centre de l’Empire Serbe, d’où la richesse de son patrimoine architectural. Mais à l’issu de la guerre, des édifices prestigieux, parmi lesquels l’église Bogoridica Ljeviska du XIème siècle ou le monastère Saint-Archange du XIVème siècle, ont été réduit en cendre. A l’été 2003, on comptait déjà 112 églises saccagés et plus de 200 cimetières profanés. C’est donc pour que l’Unesco «fasse une évaluation des destructions et propose des mesures de protection et de reconstruction» que le président serbe, Svetozar Markovic a fait appel.
Mais à la destruction des édifices catholiques, il faut aussi rajouter celle de mosquées ou de centres historiques de l’époque ottomane qui ont été rasés, et la disparition dans les flammes de riches manuscrits. Ce saccage en règle et plus ancien est attribué aux paramilitaires serbes. Un œil pour œil, dent pour dent, où seul le patrimoine d’un pays sort perdant.