Le chantier de Notre-Dame de Paris reprendra progressivement
De ces échafaudages fondus, plus aucun n’ouvrier n’intervient, seulement pour vérifier que le mastodonte architectural ne s’effondre pas sur lui-même. Le coronavirus, dès le début de l’épidémie le 17 mars dernier, a fait barrière à l’avancée des travaux, faute de moyens pour protéger les ouvriers déjà en peine à cause du risque de contamination au plomb. Notre-Dame de Paris « a été mis en sommeil », mais son repos fut de courte durée puisque la reprise du chantier reprendra dès lundi.
Cette reprise est possible grâce aux aménagements sanitaires, comme l’explique Jean-Louis Georgelin, qui dirige la restauration de la cathédrale : « Dans le cadre de la reprise progressive de l’activité à partir de lundi, j’ai veillé à ce que les mesures et procédures adaptées soient mises en oeuvre, afin de garantir le respect des gestes barrières et le maintien de la distanciation sociale ». Cette décision de reprendre l’activité « a été prise après instruction approfondie des conditions de reprises ».
Une reprise en « trois étapes »
L’établissement public prévoit, pour relancer les travaux, « une montée en puissance des effectifs tout au long du mois de mai », permettant de ne pas accumuler plus de retard.
Dès lundi matin, la reprise des travaux s’organisera autour de « trois étapes ». La première consistera en une « remise en fonctionnement de la base de vie du chantier », la seconde étape s’articulera sur la « reprise et l'achèvement des travaux » en cours à la mi-mars. Ces travaux concernent les « nouvelles installations de décontamination ». La dernière étape sera la « reprise des travaux complexes de sécurisation », dont le démantèlement de l’échafaudage installé pour la restauration de la flèche, et calciné suite à l’incendie, mais aussi l’installation d’un autre échafaudage pour « la dépose du grand orgue ».
La reprise des travaux pendant l'épidémie demande une organisation et des équipements supplémentaires. Les compagnons travaillant sur ce chantier historique auront des masques, l’accès à des distributeurs de gel hydroalccolique, et aussi des « solutions d’hébergement » et de livraison de repas. Ces préconisation sanitaires devront être respectées en plus des des mesures prises pour lutter contre la contamination au plomb.
Pour ces raisons, « une réunion du collège interentreprises de sécurité, de santé et des conditions de travail (CISSCT) se tiendra lundi après-midi en présence des organismes de contrôle (Inspection du travail et Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France) ».
Malgré l’accumulation du retard et les précautions que nécessite le travail sur le chantier de Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron, a réaffirmé, le 15 avril dernier - date du premier anniversaire de l'incendie - son ambition de reconstruire la cathédrale en seulement 5 ans, un souhait qui semble touefois difficilement réalisable.
J.B
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