Le Théâtre Colon de Buenos Aires, l’une des plus grandes scènes lyriques du monde, fêtera ses 100 ans dignement en mai 2008, après plus d’un an de fermeture pour rénovation.Depuis son inauguration en 1908 pour fêter le centième anniversaire de l'indépendance de l'Argentine, le Théâtre Colon, dont la salle, inspirée du théâtre classique français et italien, s'insère dans un bâtiment à l'architecture éclectique, est reconnu comme l'un des plus beaux opéras du monde. Mais ses lustres lourds, ses teintures rouges, ses balcons dorés arrondis, sa coupole ou encore ses fameux vitraux français n'ont fait l'objet d'aucune rénovation depuis plus de 40 ans. Pour son centenaire, qui sera célébré le 25 mai 2008, le théâtre fait donc l'objet d'une profonde transformation.
Toute la difficulté de cette restauration, effectuée sur un monument classé depuis 1989, consiste à trouver un équilibre entre le respect de l'architecture classée et les besoins actuels. Car la restauration du Théâtre Colon ne se limite pas à celle de ses vitraux, peintures ou dorures. Elle implique de mettre le théâtre aux normes de sécurité, avec par exemple la création d'une réserve d'eau de 330 000 litres sous la place du théâtre, ou encore de moderniser l'appareillage scénique pour permettre à la salle d'accueillir des spectacles plus variés (par exemple grâce à l'ajout de plate-forme élevables). Le théâtre sera également rendu plus fonctionnel pour les employés, les artistes et pour le public, grâce au réaménagement des espaces de vie et d'accueil.
Enfin, les travaux impliquent le réaménagement de la place du Théâtre, sur laquelle sera notamment installée une scène extérieure. Le tout pour un total de 25 millions de dollars, financés en grande partie par des fonds publics argentins, une subvention de la banque intéraméricaine de développement et quelques fonds privés.
Rendez-vous le 25 mai 2008
Commencés en 2004, les travaux n'avaient jusqu'alors pas nécessité la fermeture du théâtre. Pendant deux ans, la rénovation de la toiture, des vitraux, de certaines parties de la façade ou encore d'espaces d'accueil (sanitaires, caféteria, vestiaires, etc.) se sont effectués alors que continuaient à se produire l'orchestre philarmonique de Buenos Aires, "La bohème" de Puccini ou "Roméo et Juliette".
Le 1er novembre, la salle a tiré le rideau pour plus d'un an avec la chanteuse Mercedes Sosa. Une fermeture indispensable pour la réalisation de la dernière tranche des travaux, qui concerne principalement l'appareillage scénique, les installations électriques et de sécurité, le Musée et Centre de documentation intégrés au bâtiment. Et, bien sûr, les trois salles principales du théâtre : la grande salle en elle-même, le Foyer et le Salon doré. La réouverture de la salle est prévue le 25 mai 2008, exactement 100 ans après son inauguration, peut-être sur l'air d'Arias de Verdi, oeuvre qui a baptisé le théâtre.
