L’appel d'offres pour la canalisation du fleuve San Francisco est lancé
Il s'agit du chantier le plus imposant lancé jusqu'à présent par le président Luiz Inacio da Silva, avec la construction programmée de 720 kilomètres de canaux qui irrigueront des lacs artificiels, des réservoirs et des rivières de cette zone aride où vivent 12 millions de personnes.
Le gouvernement a confirmé le lancement de l'appel d'offres mais pas la date du début des travaux car il lui faut encore obtenir des autorisations du ministère de l'Environnement.
Environ 600 personnes venues des localités traversées par le fleuve, qui leur permet de vivre de la pêche et de l'agriculture, ont protesté mercredi contre ce projet, sur l'Esplanade des ministères à Brasilia. Le projet "réduira le débit d'un fleuve déjà privé d'une bonne partie de son eau par la construction de plusieurs barrages", a dénoncé Benedito Roque Costa, 66 ans, pêcheur dans l'Etat de Alagoas.
La Pastorale catholique de la Terre et d'autres mouvements paysans comme celui des Sans Terre soutiennent les protestataires ainsi que l'évêque catholique Luiz Flavio Cappio. En 2005, il avait mené une grève de la faim de onze jours pour rejeter le détournement du fleuve et avait ainsi obligé le gouvernement à accepter un débat public sur le projet.
Le gouvernement assure que les craintes des riverains du San Francisco sont alarmistes car la canalisation du fleuve ne le privera que de 1,4% de son débit et des études ont confirmé la viabilité du projet. "Il s'agit d'un chantier stratégique pour le développement du Brésil", a plaidé l'ingénieur civil Paulo Bezerril. Une étude du ministère de l'Environnement montre que le nord-est semi-aride risque de se convertir d'ici 100 ans en un désert sous l'effet des changements climatiques.
Le San Francisco est le troisième plus grand fleuve du pays: il est long de 3.000 kilomètres et occupe 8% du territoire brésilien.