JO de Paris 2024 : une piscine olympique va voir le jour à Taverny (95)
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 approchent à grands pas. Pour s’assurer que ces olympiades soient un succès, il est nécessaire de tout mettre en place pour que les athlètes, venus du monde entier, ne manquent de rien. C’est dans cette optique que de nombreuses structures sportives ont été construites ou rénovées, afin d’être certifiées centre de préparation des Jeux.
La nouvelle piscine olympique à Taverny (95), qui a obtenu la certification précédemment mentionnée, pourra donc accueillir les délégations du monde entier le temps d’un stage de préparation, ou encore servir de base arrière pendant la période des JO.
Faire mieux que nos voisins britanniques
La construction de ce nouvel équipement nautique s’est faite dans la lignée de l’ensemble des ouvrages construits pour les Jeux de 2024. En clair, l’objectif est d’atteindre un niveau d’empreinte carbone inférieur aux jeux de Londres, notamment grâce à l’utilisation du bois en structure. Ce nouveau site vient par ailleurs remplacer les actuelles piscines de Taverny et de Saint-Leu, très vétustes et particulièrement énergivores.
Toujours dans l’optique de minimiser l’empreinte carbone, l’espace sur lequel la nouvelle piscine est construite bénéficiera d’un large reboisement afin de préserver la biodiversité et la faune locale. Seront également intégrés au complexe de nouvelles techniques en termes de recyclage d’eau, inexistantes dans les deux équipements actuels.
Un toit difficile à manœuvrer
Le groupe CMBP, spécialiste des structures en lamellé-collé depuis 50 ans, s’est chargé des charpentes très particulières du complexe. La principale difficulté résidait dans les calculs et les plans, puisque la structure dispose d’un toit à la forme sophistiquée qui n’est régulière ni en plan, ni en élévation, et dont la perception du contreventement n’est pas implicite.
Les fermes bow-strings sont composées d’une poutre en arc dont les deux extrémités sont reliées par un tirant. Les montants intermédiaires servent à maintenir la poutre servant de tirant. Pour le futur site de Taverny, il s’agit d’un cas particulier avec membrure comprimée supérieure dédoublée en deux arcs fortement déversés, tandis que la membrure basse tendue reste simple. Ce sont des poutres bow-strings 3D. Aussi, ces tirants sont réalisés en arc posés d’aplomb, alors que les arcs supérieurs sont posés à devers. Cela crée donc des plans de toitures gauches.
Pour le groupe CMBP, les phases de montage des charpentes ont été étudiées et se sont enchaînées de la manière suivante :
- Pose de la ceinture périphérique sur ces poteaux métalliques ;
- Levage des poutres bow-strings avec étaiement central et latéral ;
- Dépose des étaiements latéraux lorsque les panne-chevrons étaient posées ;
- Dépose des étaiements centraux lorsque la quasi-totalité des poutres étaient posées, pour garantir une mise en charge uniforme des poutres principales.
« Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes aussi capables de réaliser des projets exceptionnels comme ce fut le cas pour ce chantier de Taverny. En effet c’est une fierté pour l’ensemble de nos équipes d’avoir pu travailler sur un tel projet qui sort de l’ordinaire et qui permet de perfectionner notre savoir-faire », s’est réjoui Raphaël Verrière, responsable commercial du groupe CMBP.
Les arcs ont été réalisés en recollage de bloc et usinés dans l’usine BBL en Bourgogne. Les ferrures en extrémités ont été mises en place en atelier, permettant à la fois de contrôler la qualité de fabrication, et de simplifier la pose en chantier. La même opération a été réalisée pour toutes les poutres droites, qui ont été fabriquées chez GLC en Bretagne.
La livraison de la nouvelle piscine olympique de Taverny est prévue pour le second trimestre de 2023.
Le chantier en quelques chiffres :
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Jérémy Leduc
Photo de Une : CMBP