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Idée de ballade ... les témoins de pierre ou refuges des hérétiques

Publié le 28 juillet 2004

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Ils ont été assiègés et sont devenus des refuges. Ils ont connu les terribles bûchers des périodes noires de l'Inquisition... Et pourtant telles des sentinelles tournées vers les pays Sarrasins, ils continuent à se tenir debout sur leur pitons rocheux, libres et fiers... Si vous passez par le Sud-Ouest, prenez le temps de regarder ces témoins de pierre, témoins de notre histoire ...
Idée de ballade ... les témoins de pierre ou refuges des hérétiques - Batiweb
Chacun de ces lieux raconte une histoire différente ou se mèle le sang et la prière. Chaque pan de mur effondré retrace une épopée régionale. Et pourtant dans le fanatisme religieux qui est inscrit dans ces châteaux, c'est l'histoire de l'embrasement de l'Europe entière .

D'abord, Queribus, bâti sur un impressionnant piton rocheux à 728 mètres d'altitude est le dernier îlot de résistance et la dernière citadelle à tomber, onze ans après Montségur en 1255, lors de la croisade contre les Albigeois. Avec son donjon polygonal de deux étages, la salle inférieure et la haute salle gothique voûtée d'ogives retombant sur un puissant pilier circulaire excentré s'épanouissant en "palmier", ses fortifications en chicanes (intenables par grand vent) et ses escaliers suspendus, la forteresse semble prolonger le rocher sur lequel elle se perche. Comme des tours sarrasines surveillant l'horizon. Quéribus constitue, avec Puilaurens, Peyrepertuse et Aguilar, des sites frontières de défense de la frontière franco-aragonaise issus du traité de Corbeil (Essonne) de 1258.

Ensuite, aprés une bonne heure et beaucoup d’efforts pour en atteindre le sommet à 1207 mètres, bien campé sur son éperon rocheux, Montségur qui fut un des hauts lieux du catharisme.

Reconstruit à la demande de l’église Cathare à partir de 1204, pour être un refuge sûr aux derniers évêques et parfaits hérétiques, il resta le gardien de l'âme de la résistance cathare. Guilhabert de Castres, réfugié à Montségur, sut se tourner vers la noblesse catalane pour y chercher du secours. En 1221, à Mirepoix, il y rencontre deux grands seigneurs féodaux des Pyrénées à cette fin. Après la soumission du comte de Toulouse en 1229, un groupe important se constitue autour de lui et il supplie Raymond de Péreille qui avait fortifié le site de Montségur de les accueillir dans la forteresse. Monségur devient le siège et la tête de l'église des hérétiques.

C'est l'armée royale, qui veut venger l'attentat contre l'inquisition à Avignonet en 1242, qui décide d'assiéger la forteresse. La garnison ne comprend que 340 personnes autour de Pierre-Roger de Mirepoix et Raymond de Péreille alors que les troupes royales comptent plusieurs milliers d'hommes. Le siège de Montségur débute au printemps de 1243 et devient vite un échec pour les troupes royales. Il est en effet impossible d'isoler la citadelle car des audacieux réussissent à se glisser et apporter des nouvelles de l'extérieur. Ce seront finalement des Gascons qui réussiront à prendre pied sur la montagne par une escalade nocturne, et à y établir un poste de guet rapproché. Un habile ingénieur pour l'occasion, l'évêque d'Albi réussira à y installer une pierrière qui accablera les assiégés. Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se rend et négocie sa reddition. Il demande la vie libre pour les laïcs mais livre les parfaits qui eurent à choisir entre le bûcher et l'abjuration. A l’aube du mercredi 16 Mars 1244, le sénéchal du roi, Hughes des Arcis, à la tête de 6000 hommes, et l’archevêque de Narbonne porteront l’assaut final d’un siège qui dure déjà depuis 10 mois et qui a échoué. Aux 500 personnes qui y résident encore, on leur demandera, donc de renier leur foi nouvelle. Les 207 parfaits qui refuseront de renier leur foi meurent sur un gigantesque bûcher. En 1245, le nouveau seigneur de Mirepoix, Guy de Lévis s'installe dans la place et promet fidélité au roi.

Continuez cette ballade dans l'histoire avec Puilaurens, parfaite image du nid d'aigle imprenable. Depuis son piédestal haut de 697 mètres, la forteresse de Lapradelle-Puilaurens verrouillait l'une des portes du Fenouillèdes, à la limite de la Catalogne et du Languedoc. Durant la croisade contre les Albigeois elle accueillit de nombreuses personnalités cathares mais ne tomba jamais entre les mains de Simon de Montfort. Guillaume de Peyrepetusse y aurait même séjourné. Il s'agit d'un donjon modifié et agrandi du XIe au XIIIe siècle, entouré par une enceinte crénelée à quatre tours. On atteint la porte principale par une rampe coupée de chicanes pour déboucher dans une sorte de réduit percé de meurtrières obliques convergeant vers l'entrée. La cour est entourée de courtines crénelées où court le chemin de ronde. En retournant vers l'entrée on accède à l'enceinte du donjon où subsistent les vestiges du donjon carré, la tour dite Dame Blanche et des mâchicoulis aménagés dans la courtine. Du château fortifié par Saint-Louis qui hébergea une garnison on retrouve la trace des magasins et des habitations. Puilaurens est l’image la plus accomplie de ces nids d’aigle impressionnants par leur puissance défensive et beaux par leur équilibre architectural.

N'hésitez pas à aller vers les quatres silhouettes des châteaux de Lastours (Cabaret, Tour Régine, Fleur d'Espine et Quertinheux), qui illustrent à la fois l'orgueil des Seigneurs féodaux et l'émiettement de leur pouvoir. La première mention de Cabaret remonte à 1063. Les Seigneurs des lieux étaient vassaux des Comtes de Béziers et de Carcassonne et entretenaient de bonnes relations avec les moines de l'abbaye de Fontfroide. Les seigneurs de Cabaret devinrent des protecteurs des Cathares qui s'y installèrent. Verrous du Cabardès, Dominant la vallée de l'Orbiel, tous ces châteaux ont longtemps contrôlé le passage vers les richesses minières de la Montagne noire. Pierre-Roger de Cabaret fut d'ailleurs un des compagnons des Trencavel. Un premier assaut de Simon de Montfort contre Cabaret en 1210 échoua. Pendant cette période, Minerve et Termes tombaient. En 1211 Cabaret finira par se soumettre volontairement. Mais les hostilités envers les croisés de Simon de Montfort reprirent rapidement. Un évêque cathare, Pierre Isarn, qui y séjourna en 1223 montera sur le bûcher en 1226.

Un nouveau siège des Croisés eut bien lieu en 1227 mais échoua. Finalement les 4 forteresses tomberont dans le domaine royal en 1243, ce qui n'empêchera pas les châtelains d'y continuer leur foi cathare en toute tranquillité.

Et puis, si vous avez le temps ... le vent nous a dit qu'il y avait encore sous ces voûtes de fabuleux trésors... partez donc à la recherche du trésor du dernier cathare Guilhem Bélibaste.

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