Idée de balade ... dans l'enfer de notre bétise humaine.
Et quel que soit le scénario à venir - réduction ou accroissement de nos émissions de gaz à effet de serre - les habitants de la planète Terre en 2100 vivront dans des conditions très différentes des conditions actuelles : modifications du climat, transformations de nos modes de vie.
C’est une certitude. En revanche, nul ne connaît encore l'ampleur, la rapidité et donc les impacts exacts de ces évolutions climatiques. Plusieurs futurs se dessinent. Tous dépendent des mesures qui pourraient être adoptées ces prochaines années.
Acte 1: Une exposition-simulation sur le changement climatique à la Cité des sciences et de l'industrie du 28 octobre 2003 au 31 août 2004, Climax propose une plongée en images dans cette Terre de demain, et imagine les transformations de notre environnement et de nos conditions de vie selon différents scénarios d'anticipation.
Scénario 1: L'homme n'a rien fait pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre, le climat moyen de la planète est de 4 à 6°C supérieur à celui d'aujourd'hui. Le niveau de la mer s'est élevé de 90 cm, les “réfugiés climatiques” du Pacifique et de l'Asie du Sud-Est affluent vers les terres émergées, les capitales d'Europe du Nord connaissent des inondations à répétition et l'Europe du Sud, de longues périodes d'intense sécheresse... Scénario 2: Des mesures radicales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ont été prises. Le réchauffement climatique est contenu à “seulement” 2°C mais nos modes de vie sont fortement bouleversés : transport collectif et vélo plutôt que voiture individuelle, navigation ferroviaire ou fluviale pour les marchandises, zeppelins, trains à grande vitesse au-dessus des océans pour les voyages au long cours, architecture des habitations modifiée pour répondre aux besoins en isolation et en économie d'énergie, forêts d'éoliennes sur terre et sur mer, couverture des régions désertiques par des panneaux solaires... .Si nous ne réduisons pas nos émissions ou si les mesures prises sont insuffisantes, l'homme devra s'adapter à de nouvelles conditions climatiques : modifier l'urbanisme des cités pour favoriser la circulation des vents, créer des lacs intra et extra-muros pour détourner les excédents d'eau, construire des îles artificielles dans le Pacifique pour permettre le retour des populations déplacées...
Enfin, pourquoi ne pas imaginer des options qui semblent totalement improbables aujourd'hui comme notre capacité à maîtriser le climat : diffuser dans la stratosphère des particules de sulfate et des poussières destinées à réfléchir le rayonnement solaire, placer de gigantesques parasols en orbite et créer ainsi des zones d'ombre à la surface de la planète, générer artificiellement des courants de vents pour amener des nuages de pluie sur les régions asséchées, neutraliser par des satellites miroirs les formations d'ouragans et de tempêtes... Vingt minutes d'images de synthèse, projetées à 360°, donnent corps à ces visions du futur et constituent l'acte 1 de l'exposition.
Acte 2: Retour dans le présent, les interviews présentées dans le “Forum des opinions” témoignent des grands débats qui agitent les communautés intellectuelle, politique et scientifique. Parole aux experts : dix personnalités internationales livrent leurs analyses sur des questions d'ordre scientifique (quelle crédibilité accorder aux prévisions climatiques ?), d'ordre technologique (quelles solutions énergétiques ?), d'ordre économique et géopolitique sur les accords internationaux.
Acte 3. Un jeu de simulations: Fort de la controverse entendue dans le “Forum” et des scénarios d'anticipation présentés dans le “Film”, le visiteur est invité, dans le troisième espace de l'exposition, à prendre le contrôle des activités humaines responsables du réchauffement climatique. Un jeu de simulations spécialement développé pour l'exposition place le joueur aux commandes d'une terre virtuelle et de sa machinerie climatique. Ce jeu est projeté en images géantes sur les murs de la salle. Quel que soit le scénario mis en place par le visiteur - triplement du parc automobile chinois, reforestation importante en Europe du Nord et développement des énergies renouvelables aux États-Unis par exemple - le jeu calcule en temps réel la concentration de CO2 et ses conséquences sur le climat dans 50, 100, 200 ans...
En raison de l'évolution climatique actuelle, la banquise a perdu, depuis un demi-siècle, 40% de son épaisseur et 6% de sa surface. C'est sur cette banquise que Jean-Louis Étienne s'est laissé dériver pendant trois mois au printemps 2002. Le Polar Observer, capsule qui lui servit d'habitacle et de laboratoire, est présenté sur l'esplanade de l'exposition. Cet espace, consacré à la “mission Banquise”, permet d’être averti des actions en matière de développement durable de Gaz de France, l’un des sponsors de la mission et principal partenaire de l'exposition Climax.
L'esplanade est aussi un espace d'information et de documentation sur le climat. Une sélection de livres est proposée en consultation. Une bibliographie commentée de livres (documents et fictions), de cédéroms, de films et de sites internet sur le sujet est mise à la disposition des visiteurs.
L'exposition Climax a été conçue par la Cité des sciences et de l’industrie en collaboration avec l'agence hollandaise MVRDV qui signe également la scénographie. Agence d'architecture et d'urbanisme, MVRDV s’intéresse à la modélisation comme outil de compréhension et de conception en matière d'architecture et d'environnement. Ses outils : les images virtuelles, les paramètres d'opinion, la simulation de processus intégrant des connaissances scientifiques, économiques et politiques. MVRDV compte parmi ses réalisations le Pavillon hollandais de l'exposition internationale de Hanovre en 2000.
Cité des sciences et de l'industrie du 28 octobre 2003 au 31 août 2004