Extension modulaire, véranda, tiny house… Quelles solutions pour agrandir l’habitat ?
En juin dernier, OpinionWay publiait pour Concept Alu, spécialiste de l’extension et des vérandas, une enquête sur les tendances de l’habitat. Sur un échantillon de 1 000 propriétaires français de 19 ans et plus, 68 % opteraient pour une extension plutôt qu’un déménagement. Parmi les motivations exposées, 48 % initieraient ce projet pour gagner de la place et 51 % dans le but d’ajouter une pièce. Cette envie s’observe notamment du côté des 35 ans et moins (61 %), qui aspirent davantage à l’agrandissement de leur foyer que les séniors (41 %).
43 % des interrogés envisagent l’extension comme un moyen d’augmenter la valeur de leur bien immobilier, avec une portion plus importante de 35 ans et moins (52 %), que de seniors (41 %). Les 50-64 ans se soucient en revanche davantage de prolonger leur pièce à vivre, représentant 43 % sur les 37 % des propriétaires concernés par la question. Enfin, entreprendre une extension pour réorganiser totalement l’espace de la maison est l’idée de 4 propriétaires sur 10. Un résultat qui reflète les effets des confinements successifs et restrictions causés par la pandémie de Covid-19 sur la perception du « vivre chez soi », car maintenant trois quarts des sondés veulent profiter de leur maison.
« La crise a créé un changement de paradigme : les habitants ne veulent plus s’adapter à leur habitat mais entendent adapter leur habitat à leurs besoins et envies », indique l’étude, en précisant que 57 % des interrogés veulent investir dans l’amélioration de leur habitat et que 56 % d’actifs y veulent un espace dédié au télétravail. Cet investissement aboutirait à un budget moyen de 20 422 euros consacrés à ce type de travaux par les CSP+. Parmi les propriétaires tous confondus, 19 % sont même prêts à dépenser 30 000 € voire plus.
L’extension, le moyen privilégié pour l’ajout d’une pièce
Extension classique, au garage, en combles, en surélévation… Cette solution d’élargissement du bâti peut se décliner en différents modèles. Bois, aluminium, PVC... Le choix des matériaux, lui, varie selon les envies.
Ces temps-ci, la mode est notamment au bois. Sur son site, Camif Habitat, conseiller en rénovation, extension et aménagement, recommande l’ossature bois notamment pour son adaptabilité à tout terrain, sa rapidité de réalisation, et son esthétisme.
Malgré les spécificités du bois et des autres matériaux, cela n’empêche pas de les combiner dans certains projets. C’est en tout cas le parti pris du fabricant Cybel Extension, qui a récemment réalisation des travaux d’extension, mêlant bois et aluminium, pour une maison traditionnelle de Limoges.
Résultat des travaux d'extension en bois et aluminium Cybel Extension dans une maison traditionnelle de Limoges. Crédit photo : Cybel Extension
Le couple de propriétaires voulait agrandir la pièce de vie pour y aménager un salon et une salle à manger. Trois mois de chantier ont permis à l’agence locale de Cybel Extension de faire sortir cet espace de 17 m2 d’une terrasse existante aux fondations saines. L’ossature bois a été choisie pour s’adapter aux contraintes techniques du vieux bâti, tandis que les angles en aluminium concordent avec le bandeau de toiture. Prémontées en atelier et assemblées sur site, les structures présentent un gain de temps, d’autant que le bois provient de la filière sèche, donc aucun besoin de séchage chronophage.
Avec aujourd’hui 100 modèles en maçonnerie traditionnelle ou ossature bois au compteur, Cybel Extension continue de se développer, avec 20 % de croissance annuelle. L’entreprise a d’ailleurs annoncé fin 2020 une vague de recrutements. Le président, Didier Fontaine, voit tout le potentiel de cette solution qui s’est accentué dans un contexte de développement du télétravail.
La véranda, pour la luminosité
Dans le cadre de l’enquête OpinionWay, Concept Alu peut prédire de beaux jours pour son activité dans l’extension, mais qu’en est-il des vérandas ? Elles sont 1 500 à être fabriquées chaque année dans le site de production de l’entreprise.
Cela fait des années que les bénéfices de cet aménagement ont été reconnus. En 2013, le SNFA découvrait dans une étude que 49 % des clients sondés préféraient la véranda à l'extension, pour plus de lumière. Sans compter les 29 % qui faisant ce choix par pur goût esthétique et architectural, ni les différentes possibles déclinaisons proposées par la véranda : salon, salle à manger, salle de détente, cuisine, piscine…
Une diversité d’usages contrecarrée toutefois par une faible diversité de matériaux. Bien que le bois et l’aluminium soient présents parmi les différentes gammes, c’est la dernière matière qui prime dans le catalogue de fabricants tels que Akena Veranda, Concept Alu, Renoval, ou bien le Verandier. D’ailleurs, selon la même étude commandée par le SNFA, 95 % des 80 000 nouvelles vérandas étaient déjà composées d’aluminium.
Et cette portion n’est pas le fruit du hasard, car l’organisme publiait, en 2014, une enquête du Bureau d'Etude Thermique Cardonnel Ingénierie, basée sur des simulations de chauffage au sein d’une véranda. Ainsi, il a été démontré que l’installation d’une véranda en aluminium permettait d’économiser 28 % d'énergie, tout conservant le confort thermique de la pièce.
Porte repliable d'angle Ambial de la marque Technal. Crédit photo : Technal
D’autant que les baies et menuiseries aluminium d’aujourd’hui tendent à faire gagner en performance énergétique les vérandas. C’est le cas notamment de certains modèles de Technal, comme la porte repliable d’angle Ambial, ou le coulissant à ouvrant caché Luméal. Capables respectivement d’atteindre des performances thermiques d’un coefficient Uw de 0,95 W/m².K et de Uw de 1,2 W/m².K, ces baies s’adaptent à tous types d’ouvertures. Parmi les nouveautés 2021, les baies coulissantes en aluminium « Performance 70 CL » de la marque Sapa, répondent également aux exigences de basse consommation.
La tiny house, modulable et adaptable à tout terrain
Pour les propriétaires fuyant à tout prix les démarches administrativesles, et les chantiers trop longs et trop coûteux, les constructions modulaires comme les tiny houses (ou micro-maisons) semblent être la solution. Nées dans une optique de retourner vers un mode d’habitat plus simplifié en termes de constructions et moins gourmand en terrain, les tiny houses ont de plus en plus de succès en France. La remorque, qui les compose à l’origine, les rendent transportables et installables à peu près partout.
Toutefois, certaines entreprises ont revu le concept pour le rendre plus sédentaire, en proposant une gamme de tiny houses à aménager à même le sol, sans besoin de fondation. Parmi les fabricants, on compte par exemple Greenkub, ou encore Natibox. La dernière marque du constructeur et promoteur AST Group, a d’ailleurs élaboré trois modèles différents : studio, bureau ou loisir. De quoi adapter la tiny house aux différents besoins, bien que dans le contexte de la crise sanitaire, les Natibox ont trouvé un nouvel usage : accueillir un parent isolé.
Extension de maison Greenkub de 20m2 en Gironde. Source photo : greenkub.fr
D’après Damien Teyssier, directeur de Natibox, ces habitats coûteraient trois fois moins chers que l’achat d’un appartement. Unpoint de vue défendu également par Greekube sur son site: « Accompagner ses parents dans leur vieillesse est un défi auquel il faut souvent trouver des réponses qui leur conviennent et vous conviennent en même temps. La perte progressive d’autonomie implique des choix importants qui doivent vous permettre d’être présents à leurs côtés tout en évitant de faire peser sur votre rythme de vie des contraintes trop fortes ».
D’une taille variant entre les 10 et 30 m2, les extensions tiny house sont rapides à monter, en seulement une demi-journée pour les Natibox, et de 15 jours maximum pour les Greenkub. Cela s’explique notamment par la structure bois, plus simple à monter, et dont le mode de production se veut aussi plus durable, ce qui a valu entre autres à Greenkub de bénéficier du label PEFC.
Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock