Architecture aérienne et contemporaine pour le nouveau pavillon du MBAM
Le cinquième pavillon du MBAM respectera en tous points les standards internationaux en matière de conception muséale et de conservation. En plus de servir d’écrin à la collection d’art international du Musée, il sera dédié au volet éducatif de l’institution et offrira l’occasion de poursuivre le travail d’enracinement communautaire et identitaire privilégié par le MBAM. Dans cette optique, le concept retenu propose la mise en place d’un dispositif socio-spatial, l’« escalier-événement », qui se déploiera pour devenir promenade architecturale informelle.
Cet entre-deux, suspendu dans la ville, animera la façade de la rue Bishop et offrira aux visiteurs une pause momentanée au cœur de l’expérience contemplative des galeries, ce qui leur permettra de renouer avec le contexte de la ville et de la communauté au-delà des murs du MBAM. La promenade urbaine intérieure, fluide et lumineuse, offrira des vues imprenables sur la montagne. « D’une part, la capacité de la jeune firme atelier TAG de répondre aux enjeux des divers publics de manière créative et empathique et d’autre part, la rigueur et l’expérience de la firme Jodoin Lamarre Pratte Architectes se complètent pour offrir un design résolument novateur, qui prolonge le récit de l’histoire architecturale du campus du MBAM vers le XXIe siècle » s'est réjoui Nathalie Bondil membres du jury du concours.
Manon Asselin Architecte et Jodoin Lamarre Pratte Architectes en consortium ont imaginé le futur bâtiment comme un lieu qui réenchante l’expérience muséale, en particulier pour le jeune public, au fil d’une expérience intime, informelle et chaleureuse. « C'est un assemblage de personnalités distinctes, qui présentent toutes une certaine autonomie, tant du point de vue architectural que programmatique » a expliqué l’architecte Manon Asselin en préambule de sa présentation. Pour l'architecte, « le concept que nous proposons aujourd’hui façonne la rencontre avec l’œuvre d’art et ses environs en offrant, à dessein, une expérience à la fois plus intime et participative grâce à des espaces intergaleries qui proposent aux visiteurs une expérience culturelle partagée ».
Le Pavillon 5 sera vêtu d’une dentelle de pierre grise conçue pour favoriser une intégration urbaine significative au patrimoine architectural victorien adjacent. Derrière la surface textile et poreuse de pierre, l’édifice apparaîtra comme un ensemble unique, cohérent et aérien, par ailleurs en mutation et animé par la lumière changeante du jour. En soirée, sa personnalité nocturne se révélera. La paroi lumineuse des galeries émettra une douce lumière de fond qui dématérialisera la dentelle de pierre et rendra vivante l’animation de l’escalier-événement. L’espace chaleureux de bois se dévoilera, en transparence, sur la ville. Grâce à ce voile diaphane, les visiteurs pourront percevoir la totalité des différentes fonctions du hall et de l’espace de transition vertical, à la rencontre de l’animation de la rue et de celle du Musée.
Le concept témoigne par ailleurs d’une préoccupation marquée en matière de développement durable et du respect pour le patrimoine environnant, de par l’utilisation d’une pierre locale et identitaire. Le voile de pierre, préassemblé à partir de petits modules en bâtonnets, favori sera en outre une optimisation des ressources naturelles et une économie de moyens remarquable. L’intervention de Manon Asselin Architecte et Jodoin Lamarre Pratte Architectes en consortium poursuit pour le Pavillon 5 le travail d’abstraction graphique du motif de veine au moyen d’une dentelle de pierre, poreuse et éthérée, qui se dématérialise pour s’ouvrir sur la ville.
B.P