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À Paris, l’architecte Shigeru Ban offre une intimité aux réfugiés ukrainiens

Publié le 28 mars 2022

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À deux pas de la gare de l’Est où arrivent les réfugiés ukrainiens, dans le gymnase Marie-Paradis qui sert depuis le 9 mars d’accueil d’urgence pour des femmes et des enfants fuyant la guerre, l’architecte japonais Shigeru Ban a fait aménager ses célèbres structures d’hébergement d’urgence. L’objectif ? Offrir plus d’intimité aux réfugiés ukrainiens en transit.
À Paris, l’architecte Shigeru Ban offre une intimité aux réfugiés ukrainiens - Batiweb

L'architecte japonais Shigeru Ban, lauréat du prix Pritzker 2014 et Conseiller du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), a fait aménager ses célèbres structures d'hébergement d'urgence faites de tubes de carton dans deux gymnases parisiens accueillant des réfugiés ukrainiens en transit, afin de leur redonner une intimité.

Inventeur de ces structures temporaires qu'il déploie dans le monde entier depuis le milieu des années 1990 au gré des catastrophes naturelles, l'architecte de 64 ans, qui estime que « l'intimité est un droit humain fondamental », a déjà fait construire à Chelm, ville polonaise à la frontière de l'Ukraine qui accueille de nombreux réfugiés, près de 1 200 structures de ce genre, dont 880 pour être envoyées dans le pays en proie à l'invasion de l'armée russe.

Se reposer à l’abri des regards 

 

En seulement une heure et demi, une poignée d’élèves d’une école d’architecture de Versailles ont ainsi dressé 42 « espaces privatifs » à l’aide de tubes de cartons imbriqués et de tissus offerts par les fabricants. Un avantage inespéré pour les femmes et enfants défilant dans le gymnase Marie-Paradis situé près de la gare de l'Est, réquisitionné par la mairie de Paris début mars. Ainsi, les réfugiés peuvent désormais se reposer à l'abri des regards sur les 80 lits de camp. 

Certains réfugiés ont d'ailleurs témoigné « vraiment apprécier avoir de l’intimité », explique l'architecte. « Une femme a arrêté de pleurer une fois qu'elle a intégré cet espace personnel », ajoute t-il. Selon l'association Aurore qui gère l’accueil « quasiment tous les lits étaient occupés » mercredi soir à Marie-Paradis. Ces chambres permettent ainsi aux réfugiés venus d'Ukraine de passer « deux-trois jours dans des conditions acceptables », sachant qu’ « en général, ils restent entre 24 et 48 heures », estime Léa Filoche, adjointe à la Maire de Paris en charge des solidarités.

La mairie « se prépare à ouvrir d’autres »  gymnases en fonction des besoins formulés par l'Etat, a aussi indiqué Léa Filoche. Et ça arrive plus vite que prévu puisque cette opération s'est répétée le lendemain dans le gymnase Victor « Young » Perez, situé près de la gare de Lyon, d'où les réfugiés ukrainiens quittent la capitale française pour le sud de l’Europe, et où une vingtaine de cellules pensées par Shigeru Ban ont été installées. 

 

Marie Gérald (Avec l'AFP)

Photo de Une : © VAN and Shigeru Ban Architects

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