A Moutoir, un centre industriel de réalité virtuelle bioclimatique, économe et réutilisable
Situé à Montoir de Bretagne, au cœur de la Métropole industrielle Nantes/Saint-Nazaire, cet équipement à destination des designers des entreprises de la Région est le premier en son genre en Europe du fait de son caractère collaboratif.
Un plan très simple
Le travail architectural notamment a consisté à rendre simple un programme complexe, du fait de sa haute technologie et de son fonctionnement. Très lisible pour les occupants et les visiteurs, le bâtiment s’organise de part et d’autre d’une circulation centrale et traversante, largement éclairée naturellement, avec un escalier à chaque extrémité.
D’un côté se trouve un bloc « Espace de vie » aux murs blancs, consacré aux bureaux et aux salles de réunion. De l’autre, un bloc « Espace technique » plus vaste, d’intérieur noir, se divise en deux salles ; l’une d’elles accueillant la salle immersive dédiée aux travaux de réalité virtuelle. Le choix du noir correspond à la mise en valeur, quasi muséographique, des objets à étudier et de l’univers secret et encore magique de la réalité virtuelle.
Une façade « tirée à quatre épingles »
A partir de tôles d’inox perforées standard, l’agence Topos a voulu travailler l’image d’un produit industriel. Par la précision apportée à la réalisation de la façade, les architectes ont retranscrit l’exigence qui est celle des technologies du virtuel : tout doit y être parfaitement ajusté. Ainsi, le calepinage des tôles perforées s’accorde exactement aux dimensions de la façade, sans découpe.
Aucune tôle d’adaptation n’a été posée, que ce soit sur les arêtes du bâtiment, autour des châssis, ou en acrotère. De cette façon, la silhouette du bâtiment s’impose par sa netteté et son design.
La profondeur qui émane de la double peau perforée et les reflets de l’inox font écho à l’immatérialité de la réalité virtuelle et révèlent de plus la lumière magnifiquement changeante de l’estuaire de la Loire.
Un bâtiment convertible à moindre coût
La question du développement durable a été abordée sous l’angle de l’obsolescence du programme : si la technologie de la réalité virtuelle évolue et se démocratise, que deviendra le projet ? A cet effet, une stratégie de recyclage du bâtiment a été conçue et une évolution possible du projet vers un Centre de Formation thématique a été imaginée, afin que le bâtiment demeure toujours adapté aux activités industrielles environnantes.
Dès lors, afin de faciliter l’éventuelle reconversion du bâtiment au moindre coût, plusieurs dispositions ont été prises. En premier lieu, des frangements ont été réalisés dans les murs de béton aveugles pour anticiper un éclairage naturel de tous les espaces. En outre, la distribution a été pensée pour pouvoir accueillir un effectif plus important. Enfin, le hall d’accueil traversant laisse la possibilité d’une extension future.
De plus, selon un process maintenant plus habituel, l’application des principes bioclimatiques (orientation, lumière naturelle, protections solaires…) a permis de limiter les besoins énergétiques. Par ailleurs, le choix de la structure béton comme système constructif, la forme compacte du bâtiment, les vitrages performants et l’étanchéité à l’air garantissent une bonne inertie thermique.
A. LG
© Adis Tatarevic