À l’ENCSi, les étudiants exploitent une solution Forbo Flooring
Ce n’est pas le premier Student Challenge lancé par Forbo Flooring. Depuis 2016, ce défi régulier fait « travailler [ses] revêtements de sol par ces designers en devenir, tout en laissant libre cours à leur imagination pour créer tout ce qu'il est possible » explique Nawal Ben Fakir, chef de projet Student Challenges.
Pour l’intéressé, il s’agit d’une opportunité « de considérer [les] produits [de Forbo Flooring] d'une manière différente, en explorant les potentialités sous de nombreux angles et recueillir de nouvelles perspectives pour les développements futurs. Côté étudiants, au-delà de la découverte de matériaux et d’exprimer leur créativité, ils acquièrent aussi des techniques de production industrielle et une expérience professionnelle ».
Après, les étudiants en design industriel de l'université Emily Carr de Vancouver, de l'Université Zokei de Tokyo, du Beckmans College of Design de Stockholm ou encore de la Nuova Accademia di Belle Arti à Milan, c’est au tour de l'École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCi), à Paris, de mettre la main à la pâte, ou plutôt au linoléum.
Le partenariat a débuté sur le site de Sarlino – marque de Forbo Flooring -, qu’une douzaine d’étudiants de l’ENSCi – Ateliers ont visité le 6 octobre dernier.
A la découverte du revêtement Marmoleum
Explorer l’usine de Sarlino a été l’occasion pour les designers en herbe de découvrir différentes solutions linoléum de la marque : le panneau d’affichage Bulletin Board, le revêtement pour mobilier Furniture linoleum ou bien le Marmoleum.
Conçu à partir 97 % de matières premières naturelles dont 72 % renouvelables – comme l’huile de lin -, le Marmoleum a séduit Pauline Esparon. Il s’agit d’un « matériau « ambigu » et excitant comme un produit unique dans son identité d'« entre-deux ». Un produit lourd et rigide, mais léger et souple en même temps, résistant et doté d'une expression douce et veloutée », décrit la designeuse normande, diplômée à la Design Academy Eindhoven, aux Pays-Bas.
Son attrait pour les matières brutes, produites localement et vertueuses sur le plan environnemental va de pair avec son penchant pour l’exploration. Point commun partagé avec la pédagogie dispensée aux étudiants de l’ENSCi participant au Student Challenge de Forbo Flooring, que Pauline Esparon a accompagnés pendant dix semaines.
Durant cette période, les étudiants consacraient une demi-journée hebdomadaire au développement, avec des échantillons de Marmoleum, d'un prototype suivant le thème « l’environnement de travail de demain ». Sujet parlant, alors que le télétravail s’installe dans nos habitudes et redéfinit la frontière entre espace professionnel et espace privé.
11 projets dévoilés
Une fois les caractéristiques techniques (résistance, isolation, propriété antibactérienne, tactilité, conductivité…) du Marmoleum assimilées, les designers en devenir ont pu se mettre concrètement au travail.
« Pour les étudiants, c’est un terrain de jeu très ouvert, très libre pour dépasser les formes classiques de la matière. On a vraiment valorisé cette approche intuitive expérimentale », s’émerveille Pauline Esparon.
C’est le 19 janvier, dans les locaux de l’ENSCi, que les étudiants ont dévoilé les produits de leur imagination. A la fois sous leur forme prototype et une présentation théorique, dévoilant les recherches et étapes de leurs réalisations.
Ainsi, le Marmoleum se dépose tel un plateau sur un bureau d'appoint pliable en métal. Appelé « Bouleau », le projet avait « pour point de départ une recherche autour d’objets enroulables et transportables, jouant sur le paradoxe du Marmoleum qui oscille entre souplesse et rigidité, le premier concept imaginé était un sac en une seule bande mise en forme grâce à un système de languettes », développe sa créatrice, Auxane Labourier, étudiante à l’ENSCi.
Le concept « Ma petite bande de lino » met quant à lui à l’épreuve des bandes de linoléum, contraintes par des pinces de bois. « Par la suite, j’ai laissé s’exprimer formellement la matière pour venir en définir un langage de forme autour de l’univers de l’espace de travail, en faisant un parallèle avec un espace de jeu. Les formes qui en résultent s’adaptent à différentes situations et usages, permettant à l’utilisateur de créer lui-même sa structure simplement », explique son auteur, Corentin Martin.
A travers son projet « Rainuré c’est plié », Justine Tripard se sert également du Marmoléum pour créer un autre accessoire de bureau : la chaise. Comment ? En rainurant la matière et ainsi donner naissance à un patron qui varie « les diamètres, les nombres de facettes, les angles et les jonctions jusqu’à obtenir les échantillons me permettant d’élaborer le patron d’un tabouret », détaille l’étudiante. Elle poursuit : « Le patron comporte des fentes et des languettes pour bloquer la forme une fois qu’elle est montée. Dans une logique d’économie de matière, il génère un minimum de chutes et la structure en facettes permet d’obtenir de la rigidité avec seulement une fine couche de linoléum ».
La souplesse Marmoleum atteint des sommets en tant que système de rangement mural modulable, baptisé MNP par son inventeur Jules Charvet. Arrondies ou pointues, les formes données aux étagères sont infinies, grâce à des pinces en acier pour « soutenir et guider la circulation d’une feuille de lino sur le mur, créant des zones rigides ou molles, et s’adaptant aux espaces et besoins de rangement. MNP existe en système d'étagères et en système plus petit de rangement mural », révèle l’étudiant.
Virginie Kroun
Photo de Une : ENSCi