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Smovengo contre JCDecaux, ça chauffe malgré l'hiver pour la petite reine parisienne !

Publié le 06 mars 2018

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Décidément, c'est plus compliqué qu'on l'imagine la mobilité douce dans les villes. Smovengo, nouvel opérateur de ce qu'il faut toujours appeler le Vélib, a bien des difficultés à tenir ses engagements. À ce jour seules 120 stations sont ouvertes sur les 300 prévues à date. Mais selon le nouvel opérateur, ce serait à cause du retard pris par l'ancien opérateur dans le démontage des stations Vélib. JCDecaux gérait les vélos parisiens en libre-service depuis leur mise en place en 2007.
Smovengo contre JCDecaux, ça chauffe malgré l'hiver pour la petite reine parisienne ! - Batiweb
À plusieurs reprises, la société franco-espagnole qui a repris l’exploitation des vélos parisiens a justifié les retards accumulés par des causes externes. Recours juridique du précédent opérateur, difficultés concernant la reprise des salariés de l’ancienne société, tout y passe. Vendredi 2 mars, Smovengo avait affirmé que le retard pris dans le déploiement des installations du Vélib v2 était dû à "plusieurs raisons, souvent non imputables à Smovengo", en citant notamment "l'important retard pris par JCDecaux dans le démontage des anciennes stations. " 
 
JCDecaux a réagi vivement et se défend bec et ongle. La société réfute la dernière volée d’argument que Smovengo met en avant pour justifier des retards de mise en service qui s’aggravent et a dénoncé lundi 5 mars dans un communiqué des "contre-vérités inacceptables", en répondant par des chiffres à cette "tentative de diversion".

L’opérateur du dispositif de vélo en libre-service v1 accuse Smovengo, "de le mettre en cause plutôt que d'assumer ses responsabilités… Quelques données répondent factuellement à cette tentative de diversion", ajoute le groupe qui affirme "qu’au 31 décembre, JCDecaux a démonté 548 stations. Smovengo a été en faculté de n'en ouvrir que 65, et au 1er mars, JCDecaux a démonté 797 stations. Smovengo a été en faculté de n'en ouvrir que 324".
 
Et la bataille de chiffres n’est pas finie puisque, toujours selon JCDecaux,  Smovengo "n'a toujours pas démarré les travaux sur 177 des stations qui lui ont déjà été transférées et ne les a toujours pas achevés sur 245 autres", et d’ajouter "les chiffres sont têtus et démontrent que le retard de Smovengo lui est totalement imputable … Déployer un projet de cette envergure nécessite de l'anticipation, des compétences et de l'expérience ainsi qu'une forte implication des équipes", assène le groupe qui en 2007 "avait su installer et électrifier, ex nihilo, 750 stations et déployer plus de 10.000 vélos en 4 mois et demi".


Quand on sait que c’est plus de 1400 stations qui sont à déployer, on se dit que les utilisateurs du Vélib parisien ne sont pas sortis d’affaire, alors que de magnifiques pistes cyclables ont été ouvertes récemment ou seront inaugurées dans les prochains mois.

Techniquement, le problème est un peu plus complexe que de faire un simple copié/collé entre les anciennes et les nouvelles stations. L’arrivée de versions électriques des célèbres vélos nécessite une infrastructure électrique plus lourde sur chaque station. Il faut donc coordonner les nombreux opérateurs des multiples réseaux parisiens et en tout premier lieu Enedis, le distributeur d’électricité.
 
À un moment où elle est fortement contestée, ce retard à l’allumage des Vélib v2 ne va pas arranger les affaires de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Celle-ci doit déjà démêler l’imbroglio lié à la décision du tribunal administratif de Paris, d’annuler la piétonnisation des voies sur berge de la rive droite. C’est en tout cas un avertissement sérieux pour toutes les collectivités locales qui disposent d’un tel service et qui envisageraient la mise en concurrence de leur prestataire actuel.
 
Affaire à suivre, mais pas en roue libre.
 
Régis Bourdot (avec AFP)
Photo de Une : ©Smovengo


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