Qatar : un rapport dénonce le mode de recrutement sur les chantiers
Abus, endettement, travail forcé... Voici en quelques mots les accusations qui circulent quant aux conditions de travail des personnes employées sur les chantiers de Coupe du monde de football de 2022 au Qatar.
Selon un rapport, commandé par Qatar Foundation, qui travaille dans l'éducation, les sciences et le développement et que dirige, cheikha Moza bint Nasser al-Masnad, la mère de l'émir, c'est le mode de recrutement qui est à blâmer.
En effet, ses auteurs soulignent la nécessité de déterminer dans quelle mesures les abus résultent du processus de recrutement dans les pays d'origine pour permettre aux autorités du Qatar de les analyser et d'y trouver des solutions.
Le rapport étudie les cas de cinq pays : Philippines, Népal, Bangladesh, Sri Lanka et Inde.
Une plus grande coopération entre gouvernements
Il recommande notamment « une plus grande réglementation du travail des agences de recrutement et de placement dans le pays d'origine et celui de destination » et une plus grande coopération entre gouvernements.
Il conseille de remplacer les honoraires payés par les travailleurs aux agences, qui sont à l'origine de leur endettement, par des frais à la charge des entreprises qui embauchent ces travailleurs.
Les autorités du Qatar doivent en même temps assurer que les salaires soient payés « en temps voulu » et versés directement sur des comptes des employés, ajoute ce texte.
Vers l'abolition du système de parrainage
Doha a maintes fois rejeté les accusations d'organismes et de syndicats internationaux sur les conditions des travailleurs étrangers. En mai, le Qatar a annoncé son intention d'abolir le système controversé de Kafala (parrainage), qui met les travailleurs étrangers à la merci de leurs employeurs.
Depuis l'attribution en 2010 de l'organisation du Mondial-2022 au riche émirat gazier, ce dernier fait l'objet de vives critiques de la part des organisations des droits de l'Homme et syndicales qui dénoncent le sort réservé aux travailleurs étrangers.
C.T (avec AFP)
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